Le rire déconfiné des Goguettes
Malgré ce succès, Les Goguettes (en trio mais à quatre) gardent la tête froide. « Pour nous, c'est une belle aventure. Quand on a commencé, aucun de nous quatre n'imaginait que son activité de « goguettier » deviendrait son activité principale », résume Stanislas de Fournoux, fondateur du groupe.
À l'origine de cette joyeuse bande, il y a des soirées organisées dans un bar du IXe arrondissement de Paris, qui ressuscitaient une vieille pratique chansonnière : la goguette. Son principe ? Revisiter l'actualité sur des airs de chansons populaires. Juriste en droit du travail, Stanislas vient poser ses textes, le lundi soir, sur des chansons de Renaud, de Brassens ou de Brel.
Clémence Monnier accompagne les soirées au piano. Rejoints par deux autres chanteurs, Valentin Vander et Aurélien Merle, ils fondent le groupe Les Goguettes (en trio mais à quatre) en reprenant le principe de l'exercice de style.
Si les racines de la goguette se trouvent dans un terreau contestataire, nos Goguettes en trio se revendiquent moins directement politiques. Ils ne cachent pas, cependant, leur sympathie pour les idées de gauche. Extrait de leur Vesoul revu et corrigé : « Mais Macron a dit / L'ancien monde, c'est fini / Débloquons des crédits / Pour les plus démunis / En septembre prochain, s'il continue comme ça / On l'verra avec un joint à la Fête de l'Huma. »
Durant le confinement, ils auront aussi pointé les dénonciations d'un couple très droit dans ses bottes sur l'air de Ça balance pas mal à Paris (duo de Michel Berger et France Gall).
S'ils ont eu une vie avant ce coup de projecteur, le quatuor continuera de parcourir les théâtres avec son spectacle dans le « monde d'après ». En attendant, leur humour décapant nous aura bien décrispé les zygomatiques au cours de ces mois passés à la maison. Vivement que l’on puisse les voir sur scène !