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RÉFUGIÉS

Le rôle indispensable des syndicats

20 décembre 2016 | Mise à jour le 27 décembre 2016
Par | Photo(s) : Igor Petyx/ROPI-REA
Le rôle indispensable  des syndicats

Réunis à Bratislava, en Slova­quie, mi-septembre, suite au réfé­rendum en faveur du Brexit au Royaume-Uni, les responsables des vingt-sept autres États membres ont défini de « nombreux défis communs ». Ils attribuent aux citoyens trois préoccupations majeures : « Les craintes liées aux migrations, au terrorisme et à l'insécurité économique et sociale. »

Dans cet ordre. Faisant fi des réalités aux portes du continent, les premiers objectifs que se fixe l'Union européenne (UE) consistent, explicitement, à « ne jamais permettre que se reproduisent les flux incontrôlés que nous avons connus l'année dernière et réduire encore le nombre de migrants en situation irrégulière ».

Forteresse

Pour les demandeurs d'asile, l'UE a créé en 2015 un mécanisme de « relocalisation d'urgence » qui devait permettre à 160 000 personnes arrivées dans les pays frontaliers (Grèce et Italie) de trouver refuge dans d'autres États membres. Fin septembre, seules 5 651 personnes avaient été relocalisées. Et l'UE préfère contenir ces « flux » hors de ses frontières. Elle a conclu un accord en ce sens en mars avec la Turquie et prétend aujourd'hui former des garde-côtes libyens, espérant, malgré les réticences libyennes, que Tripoli se charge de « l'accueil », en dépit de la guerre, des violences et des persécutions subies par les migrants…

Contre les murs…

Plusieurs États mènent campagne contre l'accueil. Ainsi du « groupe de Visegrád » : Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie. D'autres, comme l'Autriche, entament aussi la construction de murs, semblables à celui de Calais… Décons­truire les discours nourrissant les peurs, les rejets identitaires, et faire que soient dignement accueillis des femmes, des hommes, des enfants qui tentent de vivre, tout cela appelle un travail considérable. En Italie, les syndicats de policiers ont même dû s'élever contre les voix d'extrême droite qui appellent ces fonctionnaires à la rébellion et au refus d'accompagnement des migrants.

… et contre la mise en concurrence

Mais l'intervention des syndicats s'avère décisive aussi dans les pays d'accueil, tels l'Allemagne. Si Angela Merkel évoque leur intégration par l'emploi et si le patronat allemand espère une main-d'œuvre jeune et plus facilement exploitable, peu ont en fait été embauchés. Surtout, quelques milliers de réfugiés ont obtenu des « petits jobs », mais à un euro de l'heure. Des petits boulots que les lois Hartz destinaient initialement aux chômeurs de longue durée… La fédération allemande des syndicats (DGB) s'indigne, comme les autres organisations syndicales. Non seulement pour les migrants eux-mêmes, mais aussi à cause de cette mise en concurrence entre salariés. IG Metall a appelé ses adhérents à mettre en place des programmes de formation et de parrainage pour les réfugiés. Le président du DGB, Reiner Hoffmann, plaide pour un programme ambitieux afin d'intégrer les réfugiés à l'économie allemande. Au bénéfice de tous…
C'est aussi le cas dans plusieurs États du nord de l'Europe. En Suède, si tous les chiffres montrent que l'arrivée de travailleurs migrants est loin d'avoir nui à l'emploi, les syndicats veillent aussi à un vrai accueil, sans mise en concurrence des uns avec les autres.
C'est tout le sens des résolutions de la CES et de ses appels répétés à ce sujet : veiller, partout, au respect de la dignité humaine comme de l'égalité des droits… .