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ÉDUCATION

Les accompagnantes d’élèves en situation de handicap mobilisées contre les Pôles inclusifs d’accompagnement localisés

11 février 2021 | Mise à jour le 12 février 2021
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Essentielles au bon fonctionnement de l'« école inclusive » chère au président Macron, les AESH restent pourtant invisibles, oubliées, méprisées. Et leur « mutualisation » par le biais des Pial ne va pas les aider. Ils se mobiliseront jeudi 11 février.

« Mépris et abandon. » Voilà le sentiment qui domine chez les quelque 110 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) exerçant dans les établissements scolaires français. Un découragement certainement dû aux conditions déjà difficiles du métier, précarité du statut et salaire ne permettant pas de « joindre les deux bouts », mais pas que.

Ils doivent en effet aussi essuyer les plâtres d'une nouvelle réforme, baptisée Pial, pour Pôles inclusifs d'accompagnement localisés, dont les objectifs sont censés apportés « un accompagnement défini au plus près des besoins de chaque élève, plus de réactivité et plus de flexibilité dans l'organisation de l'accompagnement, une professionnalisation et une amélioration de leurs conditions de travail », si l'on en croit le ministère de l'Éducation nationale.

« Ces structures, qui peuvent se décliner en Pial interdegrés ou ne considérer que le premier ou le second degré selon les académies, permettent en fait de mutualiser, d'“optimiser” l'utilisation des AESH », explique Patrick Désiré, secrétaire général d'Éduc'action, qui constate depuis une « dégradation de leurs conditions de travail ».

« La philosophie du truc, c'est, si par exemple il en manque une, de les faire s'occuper de plusieurs gamins dans une même école ou dans des écoles proches, sur la même commune. Voire, dans le cadre d'un Pial interdegré, de les faire passer d'une école le matin à un collège ou un lycée l'après-midi. Or si un AESH a à s'occuper de trois gamins au lieu d'un seul, l'accompagnement sera forcément moindre et, selon le handicap, cela peut poser problème. »

Et rien ne dit que cela puisse s'améliorer. « Normalement, le ministère était censé faire des évaluation pour voir après si l'on pouvait généraliser ou pas, sauf que Blanquer prévoit une généralisation du système dès la rentrée 2021. Malgré les demandes répétées de toutes les organisations syndicales pour qu'un bilan soit fait au niveau de la mise en place de ces Pial », regrette le secrétaire général qui, comme d'autres — FSU, FO, Sud — « demande tout simplement la suppression des Pial ».

Demande à laquelle s'ajoute celle ô combien importante de la revalorisation des salaires des AESH, question manifestement oubliée « lors des discussions sur les salaires dans le cadre du Grenelle de l'Éducation » ! Ou encore celle de leur titularisation. « Certains ont des contrats de 3 ans et ce n'est qu'au bout de 6 qu'elles pourront être “CDIser” et 40 % d'entre elles sont recrutées “hors titre 2”, c'est-à-dire qu'elles dépendent des collectivités territoriales et non pas du ministère de l'Éducation », précise Patrick.

« Puisqu'elles exercent des missions pérennes, on demande donc qu'elles soient intégrées en “titre 2”, avec la création d'un statut de catégorie B, avec salaire, retraite, déroulement de carrière et tout ce qui va avec. L'État employeur ne peut pas se comporter comme cela. »

Autant de bonnes raisons qui devraient pousser nombre d'entre elles à rejoindre ce jeudi 11 février la « journée de grève et d'action » appelée par la CGT et l'intersyndicale. « Le 11 et après, il faut une pression suffisamment forte pour faire prendre conscience au ministre et, plus largement, au-delà de la situation de ces personnes que le gouvernement soit ne voit pas soit ne prend pas en considération. Il y a une forme de mépris de caste là-dedans. »

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