Manifestation unitaire et grève nationale dans les crèches
Grèves et manifestations des professionnels de la petite enfance contre la réforme de la loi fixant les conditions des modes de garde, le 23 mai. Lire la suite
Manifestations à Nantes, Brest ou encore Bourg-en-Bresse, service minimum dans l'accueil des enfants avec distribution de tracts pour alerter les parents sur leur situation partout en France, les assistantes maternelles étaient à nouveau mobilisées ce mardi 19 novembre.
Après une réforme de l'assurance chômage visant à supprimer leurs indemnisations en cas de baisse d'activités, elles s'inquiètent aujourd'hui d'un article particulier du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020 [l'article 49, NDLR], lequel « prévoit de leur imposer une inscription obligatoire sur monenfant.fr, le site de la CAF, qui a pour vocation de mettre en relation parents-employeurs et assistantes maternelles, sous peine de suppression de leur agrément. Ce qui est très grave puisque c'est leur permis de travailler », explique Stéphane Fustec, conseiller fédéral pour la SAP-CGT, qui soutient les « assmat ».
« Non seulement, il y a obligation d'inscription, mais aussi celle d'indiquer toutes ses coordonnées et de donner son planning, ses disponibilités et ses tarifs », renchérit Sandrine Danelutti, secrétaire générale de la CGT-Assmat 78.
« Beaucoup considèrent que c'est du flicage et craignent la divulgation de leurs coordonnées, mais aussi la mise en concurrence des unes avec les autres et le risque, à terme, de perdre leur agrément en cas de refus. »
Des menaces à prendre très au sérieux alors que les disparités salariales entre les grandes villes et les plus petites sont déjà une réalité et que, depuis la réforme de l'agrément entrée en vigueur le 1er janvier dernier, il est désormais beaucoup plus difficile de l'obtenir ou de le conserver.
Autres soucis, et non des moindres, les dysfonctionnements récurrents du site monenfant.fr aggravés par le fait que la CAF ne communique pas toujours en temps et en heure la liste des assistantes maternelles agréées dans chaque département.
Sans oublier les problèmes que soulève cette obligation pour « celles qui n'ont pas d'ordinateur, ne maitrisent pas l'informatique ou vivent dans des “zones blanches” sans accès à Internet », rappelle fort justement Sandrine. « Ça devient discriminatoire. »
Des dysfonctionnements dont les assistantes maternelles ne sont pas les seules victimes. « Les parents sont aussi très en colère », confirme Stéphane Fustec. C'est que Pajemploi, plateforme informatique mise en place par le gouvernement afin de faciliter les relations entre les parents et les assistantes maternelles et s'occupant, entre autres, des aides versées aux parents ou des rémunérations des « assmat », est une habituée des bugs.
« Plus de 21 000 dossiers ont été égarés et les parents ne touchent plus les aides. Certains ne peuvent plus payer leur assistante maternelle. » Des « Parents en colère » qui appelaient de leur côté à se retrouver au lendemain de la mobilisation des « assmat », le 20 donc, devant le ministère des Solidarités et de la Santé, à Paris, pour « exiger un meilleur accueil de la petite enfance ».
« Depuis le début de l'année, c'est toute la petite enfance, tout ce qui est mode de garde pour les enfants de zéro à trois ans qui est visé », déplore Sandrine Danelutti. « Les assistantes maternelles, mais aussi les crèches, où ils veulent réduire le nombre de personnes pour chaque enfant, la surface, et épuisent les personnels. C'est une réalité et c'est dramatique. Parce que c'est le futur de la société. »
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