Les cheminots en grève ce 1er juillet 2021
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Après l'adoption d'un nouveau pacte ferroviaire, en juin 2018, visant à « faire évoluer la SNCF vers une organisation plus efficace et plus unifiée » et « mettre en place un nouveau cadre pour l'emploi des salariés », dixit le gouvernement, c'est maintenant l'heure de la « réorganisation » à Narbonne et Béziers.
Avec à la clé un projet proposé par la direction de SNCF-TER Occitanie loin de satisfaire les cheminots locaux, mais aussi les voyageurs. « Ils souhaitent accentuer le tout machine et mettre en place la polyvalence pour les agents, réduire les horaires d'ouverture pour pouvoir supprimer du personnel », résume Anaïs Sanchez, secrétaire du syndicat des cheminots de Narbonne. « Et c'est pareil à Béziers. » Le tout, avec la volonté « de réduire de moitié l'effectif présent en gare », principalement dans les services de vente et d'accueil.
« Totalement incohérent », juge Anaïs. Et les arguments ne manquent pas. « Narbonne est une plate-forme centrale d'où les voyageurs peuvent partir vers l'Espagne, Toulouse, Marseille, Montpellier, Avignon, dans laquelle il y a beaucoup de passage. De plus, le Conseil municipal vient de voter le projet de création d'un pôle d'échanges multimodal rassemblant gares ferroviaire, routière, libre-service et parkings pour vélos. On aurait donc une super gare dans laquelle les voyageurs se retrouveraient face à des machines, sans aucun cheminot pour les renseigner. »
Quant à la polyvalence à venir, elle ne convainc guère la syndicaliste. « Les agents d'accueil pourront vendre des billets et les vendeuses, faire de l'accueil. C'est la destruction du dictionnaire des métiers à la SNCF. » Et celle de la qualité des services. « Qui renseignera le voyageurs qui arrivera dans la gare quand l'agent accueil, qui fera aussi de la vente, sera en train d'accompagner une personne à mobilité réduite sur les quais ? Indiquera le bon train à prendre ? Une borne ? Il faut des cheminots formés, statutaires, qui puissent assurer une vraie mission de service public. »
Professionnalisme et statut d'autant plus nécessaires que, rappelle Anaïs, « les agents qui s'occupent des personnes à mobilité réduite, des malvoyants à Montpellier ne sont déjà plus des cheminots, ils travaillent pour des entreprises privées ».
Autant de raisons qui ont poussé les syndicats CGT de cheminots de Béziers et Narbonne à proposer un contre-projet à cette dégradation des services annoncée. « On revendique la réhumanisation de nos gares », insiste la jeune femme. Réhumanisation qui passe, entre autres, par « des horaires plus adapté aux besoins des usagers, avec une ouverture plus longue des guichets, la présence d'un agent du premier au dernier train, le passage des temps partiels à temps complet et l'embauche des alternants en passant par les 32 heures ». Une réorganisation aussi donc, mais qui, celle-ci, vise à « l'élévation de la qualité du service ».
En attendant la rencontre à venir avec leur direction, les syndicalistes se retrouveront « une fois par semaine a minima plus le week-end » pour faire signer leur pétition. Espèrent un large soutien des usagers.
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