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SNCF

Les cheminots en lutte

12 décembre 2024 | Mise à jour le 12 décembre 2024
Par | Photo(s) : Thomas SAMSON / AFP
Les cheminots en lutte

Parmi les 120 rassemblements et manifestations « pour l'emploi et l’industrie » organisés ce 12 décembre 2024 à l’appel de la CGT, Solidaires et la FSU, les cheminots étaient présents pour s'opposer à la privatisation de la SNCF et la liquidation de fret ferroviaire prévue au 31 décembre.

« On est en grève pour nous opposer à la privatisation de la SNCF et à la liquidation du fret ferroviaire prévue au 31 décembre », explique Thierry Nier, secrétaire général de la fédération cheminots Cgt. La CGT réclame un moratoire pour faire valoir ses propositions en vue d'un redémarrage du fret ferroviaire public. « Nous sommes aussi opposés à la mise en place des filiales dans les régions, ajoute le syndicaliste. Car nous en avons la preuve, la mise en concurrence ne marche pas : après 30 ans de privatisation, l'Angleterre est en train de renationaliser le secteur. La démarche qu'on nous impose ne vise qu'à dégager des profits alors que le service public ferroviaire est un atout pour l'aménagement du territoire, pour l'accès de tous au train ».

Un accord social insuffisant

Interrogé sur l'accord signé le 6 décembre dernier par les quatre organisations syndicales, UNSA, CFDT, CGT et Solidaires, il reconnait un « filet de sécurité » mais rappelle qu'il ne répond pas aux revendications d'un moratoire sur le fret, l'arrêt de la mise en place de filiales et le travail sur un plan de financement du réseau. Les quelques dizaines de cheminots rencontrés dans la manifestation parisienne savent que ça sera « une bataille au long cours. Il va falloir continuer à débattre avec les collègues de travail ». Un travail de pédagogie qui a déjà commencé au cours des déploiements de cette journée, qui selon eux, a mis environ 10% d'agents mobilisés malgré une division croissante des personnels.

Une concurrence déloyale

« La privatisation va casser le service public ferroviaire en 2034, la ligne C du RER  passe au privé, regrette Pascal Brissonnet, cheminot technicien au centre de maintenance des Ardoines (94). C'est une ineptie, on va transporter les gens comme du bétail. Et en attendant, on casse le fret, on refuse les investissements nécessaires sous prétexte que c'est très cher et surtout plus cher que le transport routier pour lequel on ne prend jamais en compte les coûts d'entretien des routes, les coûts des accidents, les coûts écologiques, sociaux, etc. »

Un enjeu écologique

« Contrairement à ce qu'évoquent certains médias, on n'est pas mobilisés pour nos salaires mais bien sur le transport voyageur et le fret, précise Sami Charifi, secrétaire général du secteur des cheminots CGT Paris-Est et conducteur de Transilien. Et puis, le gouvernement et la SNCF nous font tout leur cinéma sur l'écologie, la décarbonation, et dans le même temps, on met de plus en plus de camions sur les routes et on demande une part grandissante d'investissement dans les infrastructures aux communes à qui on réduit les budgets… On nous balade. Alors qu'un seul train de fret équivaut à 45 semi-remorques en moins ?Relançons le fret et arrêtons la privatisation qui ne nourrit que les actionnaires ! »

Alerte sur l'emploi et les conditions de travail

La participation des cheminots à cette journée de mobilisation interprofessionnelle pour l'emploi visait aussi à revendiquer le maintien de l'ensemble de leurs acquis sociaux mais la question des emplois et des conditions de travail était également dans toutes les têtes. Et ce cheminot de conclure, alors qu'il sort sa torche pour animer le cortège en fin du parcours : « il faut qu'on puisse travailler en sécurité, nous, et puis on sait bien la cure d'austérité dans laquelle le gouvernement nous jette, va évidemment nous impacter et être centrale dans les mois et les années qui viennent ».