
La CGT appelle à la mobilisation le 5 juin
La CGT appelle à la mobilisation pour les retraites, les emplois et les salaires le 5 juin dans la rue et dans les entreprises. Le même jour, dans le cadre de leur niche... Lire la suite
La réforme des retraites est une arête de poisson coincée dans la gorge de la Macronie. Personne n'arrivera à l'avaler. Jeudi 5 juin 2025, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution affirmant « l'impérieuse nécessité d'aboutir à l'abrogation des mesures les plus régressives de la réforme des retraites ». Le texte, porté par le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) dans le cadre de sa journée d'initiative parlementaire, a été adopté par 198 voix pour et 35 contre. Le même jour, la CGT manifestait dans environ 165 lieux en France pour les retraites, les emplois et les salaires.
Pour la première fois, la représentation nationale a donc pu voter contre la réforme des retraites, adoptée à l'Assemblée nationale grâce à l'article 49-3 en 2023, après plus de six mois d'opposition populaire. « La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des français lors du référendum de 2005. Un affront au peuple français », selon les mots de Stéphane Peu, président du groupe GDR à l'Assemblée nationale. « C'est la première fois qu'il y a un vote dans l'hémicycle et il montre une majorité très large en faveur de l'abrogation de la réforme », s'est réjoui Denis Gravouil, dirigeant confédéral de la CGT. « C'est un camouflet pour le gouvernement, ça montre que quand la démocratie parle, elle défait cette réforme », a réagi Sophie Binet, numéro un de la CGT lors de la manifestation à Strasbourg.
Ce vote, purement symbolique, sans valeur législative intervient en pleine discussion sur les retraites entre les cinq dernières organisations syndicales et patronales (la CFDT, la CFTC, la CGC-CFE, le Medef et la CPME) qui se clôture le 17 juin. Le conclave lancé le 27 février par le premier ministre François Bayrou avait vite tourné court après les déclarations de ce dernier fermant la porte à toute possibilité de revenir à 62 ans. Les opposants à la réforme espèrent que ce oui majoritaire à l'Assemblée nationale permette de faire pression sur le gouvernement. « Un oui majoritaire obligera le gouvernement », estimait Stéphane Peu, ne voyant que deux solutions, soit l'abrogation de la réforme, soit le référendum. « La défaite politique infligée au gouvernement dans l'hémicycle de l'Assemblée est le fruit de la bataille sociale engagée début 2023 et poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Le vote est donc une victoire politique du mouvement social », a réagi la CGT dans un communiqué.
Le syndicat n'a jamais lâché l'affaire, et a exercé un travail de pression sur les parlementaires, les interpelant notamment via une plateforme« allô parlement » qui a réuni près de 20 000 signatures. « Ce vote a lieu alors que le gouvernement annonce un plan d'austérité de 40 milliards d'économies supplémentaires. Il refuse toujours de taxer les plus riches et à la place, relance l'idée de la TVA sociale pour financer notre modèle social », contextualise Denis Gravouil. Des propositions de financement réalistes, la CGT n'a de cesse d'en avancer, que le gouvernement balaie par pure idéologie. En attendant, le député Stéphane Peu rappelait une triste réalité : « le nombre d'assurés sociaux qui font le choix de partir en retraite sans avoir une carrière complète, c'est-à-dire en subissant une décote, a plus que doublé. Pour eux, aller au-delà de 62 ans est strictement impossible ».
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