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Les hauts-fourneaux ne repoussent pas à la Fensch

31 décembre 2014 | Mise à jour le 4 avril 2017
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Les hauts-fourneaux ne repoussent pas à la Fensch

À travers une évocation sans fard, dénuée de nostalgie, André Faber revient sur son enfance dans une cité ouvrière lorraine.

L'usine, les hauts-fourneaux, le manège des wagonnets chargés de minerai, la poussière d'aggloméré qui se niche jusque dans les oreilles, la crise de la sidérurgie, les promesses à la Hollande, à la Sarkozy, les mêmes accents de sincérité comme autant de leurres électoraux.

LA VALLÉE DES ANGES

André Faber connaît bien la vallée de la Fensch, surnommée la vallée des anges en raison des villes traversées par la rivière : Nilvange, Uckange, Knutange, Florange… terres de tradition minière et sidérurgique. Il y est né, il y a grandi, il y a fait ses premiers pas dans le monde du travail. Adolescent, il rêvait de faire du dessin. Mais, à travers la fumée des hauts-fourneaux, un autre horizon se profilait, déjà tracé.

Un soir d'avril, pendant les vacances de Pâques, son père l'emmène visiter « son usine ». Cette usine « est tout pour lui, la mère nourricière, la mère patrie. Quand il n'en parle pas, il dort, quand il dort il en rêve de son usine ». Du centre d'apprentissage aux colos pour les enfants à la piscine, de la salle des fêtes à l'église, à l'hôpital, « c'est le patron qui rince. L'usine, c'est le bonheur garanti ».

« SI LES HÉROS EXISTENT, ILS SE LÈVENT LE MATIN POUR ALLER À L'USINE »

Dans les rêves du père, le fils est habillé d'une « blouse blanche et parade parmi les ouvriers ». Sauf qu'André échoue à son CAP. Il a dix-huit ans, s'imagine devenir écrivain, part s'installer à Metz. Vient le temps des désillusions, des vaches maigres. Et le retour à l'usine.

Dans ce récit autobiographique, dont il signe le texte et les illustrations, Faber ne raconte pas les luttes des mineurs et des sidérurgistes. Il raconte l'enfant promis à un avenir de métallo. « Manger, rouler, se marier, baiser, crever en usine. » Dédé ne veut pas d'un « destin de classe ». Pas par honte de ses origines – il cite d'ailleurs son père en exergue – « Si les héros existent, ils se lèvent le matin pour aller à l'usine » –, mais parce qu'au-delà de l'horizon, il y a aussi un ailleurs.

EN SAVOIR +


Fensch, les hauts-fourneaux ne repoussent pas.
131 p., éd. François Bourin,
18 euros.