Champagne pour le patronat
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Les salariés de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), réunis en assemblée générale mercredi 23 février, visent le groupe automobile en tant que co-employeur, tandis que les mandataires judiciaires et le groupe chinois Jinjiang, propriétaire depuis 2017, seront également attaqués.
« Renault a fait une proposition de prime supra-légale qui ne nous convenait pas, nous avons fait une contre-proposition à laquelle Renault a répondu par la négative mardi » , explique à l’AFP David Gistau, délégué CGT.
Renault, précise l’avocat du CSE de la SAM et des salariés Renaud Frechin, « est le seul client de la SAM, il a agi en qualité d'employeur, Renault payait les factures de la société dont les salaires, les loyers, la facture énergétique, quand l'entreprise ne pouvait plus payer. C'est un employeur qui fait ça, pas un client » .
Selon l’avocat, le constructeur automobile est « co-employeur » et comme « unique donneur d'ordre, la Sam se trouve sous sa dépendance économique » .
Alors que les salariés occupent depuis 94 jours l’usine dont la liquidation judiciaire a été prononcée, « 281 salariés vont attaquer individuellement (Renault), mais le dossier sera plaidé collectivement » , indique le syndicaliste.
« Il y a le temps judiciaire, mais il ne vient pas en opposition avec la mise sous protection de notre outil de travail » , souligne le responsable syndical.
Selon lui, « les dossiers seront déposés d’ici trois semaines » , devant le tribunal des Prud’hommes de Rodez.
Pour les défendre, ils se sont ligués derrière l’avocat Jean-Marc Denjean, qui avait représenté les salariés licenciés en 2009 par Molex, une entreprise de connectique automobile américain, base près de Toulouse.
« Le combat des SAM est on ne peut plus légitime à l’heure où il est question de réindustrialisation, quand nous dénoncions la désindustrialisation à la fin des années 2010 au côté des Molex » , a déclaré Me Denjean auprès de l’AFP.
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM, installée sur les hauteurs de Decazeville, avait été placée en redressement judiciaire en décembre 2019.
Son sort a été définitivement scellé le 26 novembre dernier quand le tribunal de commerce de Toulouse a acté la cessation de son activité après le refus de Renault de soutenir l’unique projet de reprise. Depuis, environ la moitié des salariés se relaient jour et nuit pour occuper le site.
« On a la preuve que Renault a fait mine de s'intéresser à la situation de la Sam, mais ils ont dupliqué les moules de l’usine, pour fabriquer des pièces à l'étranger, en Roumanie et en Espagne » , assure Me Frechin.
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