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SALAIRE

Les salariés de Vente-privee en grève pour leur prime de participation

20 avril 2018 | Mise à jour le 25 avril 2018
Par | Photo(s) : DR
Les salariés de Vente-privee en grève pour leur prime de participation

En grève depuis le 18 avril, les salariés de Vente-privee.com occupent et bloquent le site du Blanc-Mesnil et de la Plaine Saint-Denis. Appelée à la rescousse par la direction, la police a tenté, au matin du 20 avril, d'intimider les grévistes. En vain.

Pionnier et leader mondial des ventes événementielles et du déstockage sur Internet, Vente-privée n'en demeure pas moins une entreprise capitaliste des plus classiques avec un business model assis sur la maximisation des profits pour les actionnaires et la minimalisation de la redistribution de ces bénéfices en direction des forces productives. Tel est, à tout le moins, le sentiment partagé par une majorité des salariés de la « successfull start-up » fondée par le visionnaire Jaques-Antoine Granjon dans les années 2000 de la prétendue « New Economy ». En grève dure depuis trois jours, avec occupation et blocage de divers sites du groupe — dans l'Ain et en Seine–Saint-Denis, à Mitry-Mory, à La Plaine Saint-Denis et au Blanc-Mesnil, à Lyon 1 et 2 — près de 1500 salariés ont cessé toute activité pour réclamer leur juste part du gâteau. À savoir, une réévaluation significative de leur prime de participation aux bénéfices de l'entreprise.

Manœuvre des cacahuètes

Facteur déclencheur de cette colère générale des salariés, l'annonce, mardi 17 avril par la direction, du montant de la prime annuelle de participation, de l'ordre de 200 à 250 euros par salarié, pour l'exercice 2017. Lequel exercice s'est pourtant soldé par un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros et près de 8 millions d'euros de bénéfice net. Fort logiquement, les salariés qui ont créé ces richesses ne sont pas disposés à se contenter de quelques miettes. « Deux cents euros, c'est trois fois moins que l'an dernier et dix fois moins qu'il y a cinq ans », fait valoir Ismael Arrasmail, délégué du personnel CGT du site Vente-privée du Blanc-Mesnil (Seine–Saint-Denis).

Empêchée de poursuivre son activité, faute de salariés disponibles, la direction a tenté la manœuvre dite « des cacahuètes », mais qui ne fait pas recette auprès des salariés comme de leurs syndicats, la CFDT et la CGT. « Hier soir, on nous proposait 300 euros supplémentaires, mais en bons d'achat », s'indigne Ismaël qui interprète cette offre « comme un foutage de gueule ». Et il n'est pas le seul, étant donné la décision collective de poursuivre et de durcir le mouvement de grève votée ce matin (20 avril) en assemblée générale des salariés. « La direction veut nous faire avaler la couleuvre de ses investissements dans des opérations de croissance externe pour justifier la baisse de notre prime de participation, mais nous savons tous que ces arguments ne tiennent pas la route, puisque nous n'avons pas notre mot à dire sur les choix stratégiques de l'entreprise », explique un salarié gréviste.

Bras de fer

La direction de Vente-privée, quant à elle, commence à prendre la mesure de la dureté de ce conflit social. Après la tentative classique de remplacement des grévistes par des intérimaires — mise en échec par les grévistes qui leur ont barré l'accès à l'entreprise —, l'inspection du Travail, saisie par la CGT, est intervenue pour rappeler l'illégalité de ce subterfuge d'un autre temps. Mieux éclairée sur ses marges de manœuvre et sur la détermination de ses salariés, la direction joue, à présent, la carte du dialogue social avec ses syndicats qu'elle a conviés à la réunion de négociation qu'ils réclamaient avant le déclenchement de la grève. Le bras de fer est bien engagé. Charge aux syndicats et aux salariés en lutte de gagner la partie.

Le communiqué de la fédération CGT des personnels du commerce, de la distribution et des services sur le débrayage à Vente-Privée.