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SNCF

Les syndicats de cheminots veulent encore peser sur la mise en œuvre de la réforme

21 juin 2018 | Mise à jour le 21 juin 2018
Par et
Les syndicats de cheminots veulent encore peser sur la mise en œuvre de la réforme

Après l'intersyndicale de mardi 19 juin, il est clair que le front syndical n'aura pas la même envergure au-delà du 28 juin, date de l'ultime séquence de grève décidée tous ensemble. Pour autant, le gouvernement et la direction de la SNCF ne peuvent se targuer d'un renoncement des syndicats à peser sur la mise en œuvre de la réforme.
Dernière minute : la SNCF condamnée à payer les jours de repos des grévistes
Le tribunal de grande instance de Bobigny a condamné jeudi la SNCF à payer les jours de repos des grévistes dont elle avait retenu le paiement, a-t-on appris auprès d'avocats des syndicats qui poursuivaient la direction du groupe public.La SNCF « fait appel de cette décision », a-t-elle annoncé dans un communiqué, où elle « prend acte du jugement ». Mais cet appel ne sera pas suspensif de l'exécution du jugement, ont indiqué les avocats des syndicats CFDT et Unsa. La SNCF considérait que les différents épisodes de deux jours de grève sur cinq étaient en fait un mouvement unique, ce qui lui permettait de ne pas payer certains jours de repos.

Élisabeth Borne, la ministre des Transports, et Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, voudraient bien désormais tourner la page de la réforme ferroviaire adoptée définitivement au terme de la navette parlementaire. Mais il leur reste à la mettre en musique. Dans le contexte nouveau de l'application de cette réforme qu'ils ont combattue dans l'unité depuis trois mois, les syndicats de cheminots  sont engagés dans un cycle de négociations difficiles et tendues sur des sujets structurants pour l'avenir du service public ferroviaire et pour les conditions de vie, de travail, de salaire des cheminots. Lors de la dernière rencontre intersyndicale le 19 juin des fédérations de cheminots, l'UNSA a réaffirmé sa participation à l'action jusqu'au 28 juin et, le cas échéant, au-delà, sur les rencontres avec le patronat ferroviaire.

« On reste combatifs pour la défense d'un nouveau pacte social ferroviaire », a souligné son secrétaire général, évoquant les négociations à venir sur la convention collective nationale (CCN) de la branche ferroviaire et celles au sein de la SNCF. Sud Rail souhaite poursuivre cet été sous d'autres formes, en ciblant des dates importantes. Quant à la CFDT, elle réaffirme qu'elle est inscrite dans l'action jusqu'au 28 juin. La suite dépendra du contenu des engagements de la direction de la SNCF. Après « je veux, je souhaite que ce soit fini », a déclaré Laurent Berger sur CNews, prenant acte des « avancées concrètes » obtenues pour les cheminots même si la réforme de l'entreprise ferroviaire ne lui « convient pas » .

80% de la réforme reste à écrire

Pour sa part, la CGT cheminots estime qu'il est « indispensable de poursuivre l'ancrage de l'action dans la durée. C'est à ce titre qu'elle a décidé de déposer un nouveau cycle de DCI (préavis) afin de poursuivre la grève cet été sur des dates et des modalités qui seront dévoilées au fur et à mesure. » Avant cela, la CGT a décidé d'un temps fort le 22 juin dans le cadre de la séquence de grève des 22 et 23 juin sur le thème : « Redonnons du souffle au service public ferroviaire voyageurs et fret ». Elle mettra cette journée à profit pour une diffusion à destination des usagers de la route d'une communication contre le « toxic business ».

Le communiqué de la CGT Cheminot
« La Fédération CGT n'a jamais eu aucun doute quant à la décision du tribunal. Cette décision conforte la Fédération CGT des cheminots dans la stratégie de grève qu'elle a initiée et qu'elle a portée avec l'Unsa et la CFDT depuis 3 mois. »

Pour la séquence de grève des 27 et 28 juin, la CGT cheminots propose un temps fort le 28 dans le cadre de la journée d'action interprofessionnelle en participant aux manifestations avec comme mot d'ordre : « Pour l'avenir du train public, une seule profession : cheminot ! » Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT cheminots, a estimé qu'« il reste 80 % de la réforme à écrire » sur des sujets aussi structurants que les modalités de transfert des personnels, des matériels roulants et des ateliers ; la tarification, la billettique, la régulation ; la négociation collective ; les péages et contrats de performance, organisation, missions, gestion des gares, gouvernance du groupe SNCF. « La bataille ne fait que commencer », car « le gouvernement n'a pas apporté de garanties suffisantes », notamment pour « la relance du fret » ou en matière de « garanties sociales pour les cheminots ».