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DISCRIMINATION SYNDICALE

Les libertés syndicales attaquées au ministère du Travail

13 décembre 2017 | Mise à jour le 26 février 2020
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Parce qu'elle avait eu l'audace de s'exprimer devant des caméras pour évoquer la politique de ressources humaines du ministère du Travail, une inspectrice est suspendue depuis 1 mois et passe, jeudi 14 décembre, en conseil de discipline. Elle est soutenue par un mouvement intersyndical.

La CGT, Sud, la CNT et la FSU sont les cosignataires d'un communiqué appelant à une mobilisation devant le ministère à 14 heures, au moment où leur collègue est convoquée. Les responsables lui reprochent d'avoir exprimé son avis devant des journalistes. Et qu'à cette occasion elle ait été citée en tant qu'inspectrice plutôt qu'en tant que militante syndicale Sud.

L'arrêté de mise à pied qui lui a été transmis donne une durée possible de 4 mois de suspension. 4 mois pendant lesquels il ne lui est laissé que son traitement, ce qui représente près d'un tiers de salaire en moins sans ses primes et où, évidemment, elle ne peut être présente à son bureau ni gérer ses dossiers.

Julien Boeldieu, de la CGT – SNTEFP (travail, emploi et formation professionnelle) mobilisé dans l'intersyndicale, indique que cette mesure, la convocation du conseil de discipline a lieu en général pour des actes parmi les plus graves. Et qu'alors que le ministère peut, tout seul décider de mettre un blâme ou un avertissement à l'employée, il a choisi de la mettre à pied. C'est la démonstration claire d'une volonté de museler l'inspection du travail.

Cette « suspension à titre provisoire » est une première concernant une syndicaliste, elle est généralement donnée à un salarié qui a commis une faute lourde. Mais un autre syndicaliste, CGT cette fois, avait déjà été suspendu il y a un an, par un conseil de discipline, mais directement sans mesure conservatoire.

Tribune sur Mediapart cosignée par Philippe Martinez contre la discrimination syndicale

Ce mardi 12 décembre, 450 agents, ce qui représente 25 % des effectifs de l'inspection du travail, ont signé une tribune rédigée et publiée en 4 jours dans l'Humanité dans laquelle ils redisent à la ministre qu'« (ils) continueront à (s') exprimer avec (les) syndicats sur la réalité de (leur) métier et des relations sociales dans les entreprises ».

Une pétition de soutien est en ligne et a déjà recueilli près de 6000 signatures

Le rassemblement a lieu ce jeudi 14 décembre, à 14 heures, devant la direction des ressources humaines des ministères sociaux 14, avenue Duquesne à Paris, 7e.