L'IVG en Europe

Il y a quarante ans, en France, la loi Veil dépénalisait l'avortement. Près d'un demi-siècle après les grandes marches qui soutenaient cette loi importante pour toutes les femmes, l'Europe est devenue le théâtre d'une poussée des droites conservatrices, qui profitent de leur arrivée au pouvoir pour restreindre les droits des femmes en matière de sexualité et de procréation. «Je pense qu'il est temps de s'engager, de lutter pour défendre nos droits car ils pourraient disparaître», assure Vicky Claeys, directrice de la section européenne de la Fédération internationale pour le Planning familial.

Arte enquête sur cet inquiétant recul par le biais de deux documentaires. A 22h45, « Droit à l'avortement, le combat continue » compare les situations de la Pologne, de l'Allemagne et de la France, tandis que « Avortement, la loi du silence » (à 23h55) donne la parole à quatre Allemandes qui ont été confrontées à ce choix et l'ont diversement assumé.

Rappelons qu'à Malte, l'IVG demeure interdite, qu'en Irlande, elle n'est permise que dans le cas où la vie de la mère est en danger, que la Pologne mène aussi une politique très restrictive en matière d'avortement. Dans les pays où il est autorisé, son accès est souvent freiné. C'est le cas en Italie où 80 % des médecins refusent de le pratiquer, faisant valoir une clause de conscience. Le gouvernement conservateur espagnol envisageait récemment de pénaliser à nouveau l'avortement. En Hongrie et en Roumanie, les partis au pouvoir veulent modifier la constitution pour donner le droit de vie au fœtus, ce qui pourrait par la suite restreindre le droit à l'IVG. En Suède et en Norvège, pourtant plus libérales sur le sujet, les attaques contre l'avortement se multiplient.

«Mon ventre m'appartient». Arte, mardi 17 mars 2015, Thema, de 22h45 à 0h30.