Colère sociale et ambiance volcanique à La Réunion
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Le rendez-vous des élus de Mayotte avec le Premier ministre à Matignon, qui a eu lieu vendredi 20 avril, en présence de plusieurs membres du gouvernement, suffira-t-il à apaiser la colère de la rue à Mayotte ? Pas sûr, d'autant que l'intersyndicale et le collectif des citoyens de Mayotte et des Mahorais de métropole, à l'origine de la récente grève générale de six semaines dans l'île, n'y avaient même pas été conviés. Ils ont cependant été reçus l'après-midi au ministère des Outre-mers pour faire un point d'étape, sur les grands axes du « plan pour l'avenir » de Mayotte, annoncé le matin par Édouard Philippe.
Un « plan de rattrapage et de développement du département » doit couvrir « les besoins prioritaires des Mahorais : la sécurité, l'éducation, la santé, le logement et les infrastructures », a expliqué le Premier ministre sans pour autant détailler les futures mesures qui seront finalisées par le nouveau préfet et la mission interministérielle qui repartent à Mayotte. Avant la visite prévue de la ministre des Outre-mers Annick Girardin, qui viendra présenter le plan aux Mahorais vers la mi-mai. L'État et ses opérateurs comptent se redéployer à Mayotte, pour répondre aux besoins du département.
À l'ordre du jour pour l'instant, la création d'une Agence régionale de santé de Mayotte et d'un rectorat de plein exercice. « De même, Pôle emploi va renforcer l'autonomie de sa direction », a expliqué Édouard Philippe. Le Premier ministre a également annoncé que les « affiliés sociaux » seront « exonérés de ticket modérateur » (le reste à charge), un mécanisme qui préfigure l'instauration de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), qui n'existe pas à Mayotte. « Nous allons aussi conforter les moyens de fonctionnement et d'investissement du centre hospitalier de Mamoudzou, car il est confronté à une très forte croissance de son activité », a-t-il ajouté.
Déjà échaudés par les précédentes promesses non tenues — notamment en 2014 par le président Hollande qui avait promis la mise en place de la CMU-C — l'intersyndicale et les autres acteurs du mouvement, se gardent bien de crier victoire. Pour eux, la prudence reste de mise, d'autant que les moyens qui seront engagés, comme le calendrier pour les mettre en œuvre sont flous. « Le point d'étape est loin de répondre aux attentes de la population mahoraise et ne permettra pas en l'état d'assurer la sécurité et le développement du département, estime Salim Nahouda, secrétaire départemental de la CGT Mayotte. Le Premier ministre n'a même pas évoqué le rallongement de la piste de l'aéroport, essentielle pour faire baisser le prix des billets, et rien n'a été prévu pour améliorer les infrastructures du port de Longoni, la santé ou l'éducation ».
Autant de points essentiels pourtant pour restaurer l'autorité de l'État, garantir la sécurité des citoyens et poser les bases d'un projet de développement du 101e département français en bute depuis des années à un déficit chronique d'investissements et à une immigration clandestine de masse. Une situation explosive, qui met en péril les services publics et le fragile équilibre de cette petite île de 374 kilomètres carrés, où les changements risquent bien de se faire encore attendre si l'État n'actionne pas assez vite un plan de rattrapage digne de ce nom.
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