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SALAIRE

Mobilisation intersyndicale pour les salaires et le service public

19 mars 2019 | Mise à jour le 20 mars 2019
Par , , et | Photo(s) : Bapoushoo
Mobilisation intersyndicale pour les salaires et le service public

Quelques jours après les manifestations en faveur du climat et l'acte 18 des Gilets, jaunes, c'était au tour des syndicats d'occuper la rue à l'occasion d'une journée de mobilisation nationale interprofessionnelle. Augmentation des salaires et défense du service public étaient les principales revendications de la journée d'action intersyndicale du 19 mars.

Fort soutien au mouvement Les trois-quarts des Français (73 %) soutiennent ce mouvement, selon le baromètre des services publics Odoxa pour la Banque Française Mutualiste, l'Obs, France Inter et la presse régionale. Mais seuls 12 % prévoient d'y participer.

C'est en intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU et avec les organisations de jeunesse étudiantes (Unef) et lycéenne (UNL) que la manifestation parisienne est partie en début d'après-midi du Palais du Luxembourg, près du boulevard Saint-Michel pour rallier le Champs de Mars. À Marseille, 5 000 personnes — dont 200 « gilets jaunes » — se sont rassemblées sur le Vieux-Port, selon la préfecture de police. Plusieurs milliers de personnes étaient également réunies à Lyon.

Contrairement à la précédente journée d'action, le 5 février, FO a appelé à rejoindre le cortège, la CFDT, elle, a fait le choix de participer au grand débat en y versant son « pacte du pouvoir de vivre » sans s'associer à cette journée dont, selon Laurent Berger, « on ne sait pas vraiment quel est le mot d'ordre ». Ceux-ci étaient pourtant assez clairement exprimés : les secteurs public et privé, ayant été appelés à se mobiliser sur les mots d'ordres communs de l'augmentation du pouvoir d'achat et de la nécessité de renforcer les services publics.

« La mobilisation continue, mais ça forme un tout avec ce qui se passe les samedis, a estimé Philippe Martinez, en tête du cortège. Et, de fait, dans le défilé francilien, des pancartes. « Fin du mois, fin du monde même combat », similaires à celles des marches pour le climat mettent désormais sur le même plan revendicatif, la justice sociale et environnementale. « Le grand débat semble-t-il, est terminé maintenant, il faut des réponses en matière de salaire, de retraite, de justice fiscale, de services publics », a ajouté le secrétaire général de la CGT.

« On ne s'adresse pas seulement au gouvernement, on s'adresse également au patronat. Il faut ouvrir de vraies négociations sur le pouvoir d'achat (…) On est à la fin du grand débat, il me semble important de montrer que les salariés sont déterminés », a renchéri son homologue de FO, Yves Veyrier.

Placer le débat de l'augmentation des salaires dans les entreprises

Si depuis des mois maintenant, les questions de salaires, de pouvoir d'achat, de justice sociale et fiscale, d'accès aux services publics sont clairement posées par les Gilets jaunes, ceux-ci s'adressent toujours directement au gouvernement et trop rarement — et en tout cas de manière trop peu organisée — dans les entreprises. Or, le premier interlocuteur des négociations salariales est pour une grande part du salariat, le patronat. Autrement dit, “placer le débat là où il doit être”, selon les termes de Philippe Martinez, pour interpeller les employeurs, mener des actions dans la rue, mais aussi dans les entreprises pour obtenir des augmentations de salaire permettant de vivre dignement.

Pour le reste, c'est bien au gouvernement que les syndicats adressent un message urgent : il est plus que temps d'écouter la souffrance des gens de ce pays, plus que temps de redistribuer de manière équitable les richesses produites, plus que temps d'aller dans le sens du progrès social en abaissant l'âge de la retraite à 60 ans, en revalorisant le Smic, les minima sociaux et les pensions, plus que temps d'investir massivement dans une transition écologique. Bref, plus que temps de changer de politique économique.

Grèves bien suivies dans l'Éducation nationale C'était le cas notamment dans les écoles maternelles et primaires où le principal syndicat, le Snuipp-FSU s'attendait à ce que quatre enseignants sur dix ne fassent pas classe pour protester contre le projet de loi « sur l'école de la confiance ». Parmi les critiques, l'instruction obligatoire à 3 ans sans moyens supplémentaires selon eux, les évaluations au primaire ou le fait que les écoles seraient placées sous l'autorité d'un principal de collège.

« Le contact avec les parents est primordial et ce ne sera plus le cas avec un principal », explique Laurence Clément, directrice d'une école maternelle à Marseille. Autre facteur de mobilisation, le projet de réforme de la fonction publique, qui prévoit notamment un recours accru aux contractuels, une plus grande individualisation de la rémunération, ainsi que des mesures pour “favoriser la mobilité” des agents, qui s'inscrivent dans l'objectif de réduction des effectifs de 120 000 postes d'ici à 2022.