À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
RENTRÉE SOCIALE

Mobilisation tous azimuts

8 septembre 2016 | Mise à jour le 9 février 2017
Par | Photo(s) : Loïc Venance/AFP
Mobilisation tous azimuts

À Nantes, le premier meeting de rentrée de l’intersyndicale a entonné, de nouveau, le ton de l’unité pour obtenir l’abrogation ou la non-application de la loi « Travail ». Une première étape réussie avant le débat de l’intersyndicale au Forum social de la Fête de l’Huma samedi 10 septembre et la journée de mobilisation le jeudi 15.

Mercredi 7 septembre, sous un soleil de plomb, quelque 2500 personnes se sont rassemblées place des Machines à Nantes, sur l’ancien site des chantiers navals, pour assister au meeting de l’intersyndicale de rentrée contre la loi « travail ». Les leaders nationaux des syndicats de salariés et de jeunes (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL…) composant cette intersyndicale ont répondu présents à l’invitation de leur UD respective.

À la tribune, le ton est toujours aussi déterminé que ce soit de la part des secrétaires généraux locaux que des numéros 1 nationaux. En ouverture, au nom de l’intersyndicale nantaise, Didier Hude de la FSU a donné le la d’une rentrée sociale offensive : « Notre lutte syndicale, face au consortium interchangeable des énarques et des patrons, relève d’un conflit majeur pour ne pas liquider toutes les conquêtes du salariat, rayer la grève générale de 1936, effacer le CNR et les ordonnances de 1945. »

UNION CONTRE LA LOI « TRAVAIL »

Dans une ambiance bon enfant, drapeaux mêlés et flottant sous la (très) légère brise, le public écoute, attentif, la succession de prises de parole de salariés en lutte avec une juste représentativité syndicale : Anne-Cécile Trégret, syndiquée FO, pour Pôle Emploi, Fabien Privé, délégué syndical CGT pour les raffineurs de Donges – en grève durant trois semaines au printemps – et Julie Burdet de Sud Rail pour les cheminots, qui a tenu a préciser qu’elle s’exprimait au nom de l’intersyndicale (Sud Rail, CGT, FO), engagée dans une bataille contre le démantèlement du service public du rail.
De fait, en ce début d’automne, c’est bien l’unité syndicale qui prime.

Le texte en cause est tellement dangereux pour les droits des salariés qu’il fédère les syndicats bien au-delà de leurs traditionnelles divisions. Lucide, Bernadette Groison (FSU) a noté que malgré la prochaine échéance des élections professionnelles qui mettent obligatoirement les syndicats en compétition, la loi « travail » fédère contre elle toutes les centrales engagées dans cette lutte inédite.

C’est d’ailleurs le seul point positif que l’on puisse trouver à cette loi. « Un mauvais projet de loi au printemps ne fait pas une bonne loi à l’automne », a martelé Philippe Martinez, en redisant la volonté de l’intersyndicale de tout faire pour empêcher son application.

RELANCE DE LA MOBILISATION

Tout faire… mais comment faire ? Dans ce contexte, la question de la relance de la mobilisation se pose à tous. Bien malin qui peut dire si les salariés et les jeunes répondront présents en masse le 15 septembre. Une chose est sûre, les leaders syndicaux ne ménagent pas leur peine.

Pour l’Unef, la toute nouvelle déléguée générale, Lilâ Le Bas, a pris la parole à la tribune sans faillir, appelant les étudiants à se mobiliser contre cette loi, véritable « épée de Damoclès sur la tête des jeunes, qui ne leur offre comme horizon que la précarité généralisée ».

Très en verve également, Jean-Claude Mailly a estimé que le mouvement entre « dans une nouvelle phase. On ne va peut-être pas demander aux salariés de se mobiliser toutes les semaines comme au printemps. La loi est votée mais on veut toujours son abrogation et a minima la disparition des points les plus régressifs de cette loi ».

Et le leader de FO de pointer l’inversion de la hiérarchie des normes, les nouveaux critères de licenciements économiques, les accords collectifs notamment. Il table d’ailleurs sur les recours juridiques pour contrer l’application de cette loi.

Quant à Bernadette Groison de la FSU, tout en redisant son soutien aux salariés du secteur privé et en s’alarmant de la casse des statuts de la fonction publique si cette loi inique s’appliquait, elle a pointé la nécessité pour l’interyndicale d’être force « de contre-propositions sous forme d’un livre blanc » dont les parlementaires pourraient s'emparer.

 

Philippe Martinez n’a pas loupé le coche pour rappeler ce que devrait être un code du travail du XXIe siècle : l’augmentation des salaires, la réduction du temps de travail à 32 heures, la sécurité sociale professionnelle et un nouveau statut du travail salarié. Toutes ces mesures s’opposent aux politiques d’austérité menées en Europe qui conduisent les peuples droit dans le mur.

C’est encore à l’unisson que les leaders nationaux pointent la séquence politique majeure qui s’annonce : l’élection présidentielle de 2017. Dans ce contexte de pré-campagne, les syndicats en lutte entendent faire fortement entendre leur voix et mettre les questions sociales au cœur du débat politique. Il en a bien besoin.