10 septembre 2020 | Mise à jour le 10 septembre 2020
Conditions de travail déplorables et manque de formation, ça grogne chez les sous-traitants des services de nettoyage du Groupement hospitalier Nord Essonne (GHNE) salariés de Promain. Lesquels sont soutenus par des syndicats hospitaliers et des unions locales CGT inquiets de ce moins-disant social et sanitaire…
Tout commence en juin dernier. Lorsque les salariés, en majorité des femmes, de la société Promain, qui sous-traite depuis maintenant deux ans les services de nettoyage des trois hôpitaux de Juvisy, Lonjumeau, Orsay, du Groupement hospitalier Nord-Essonne, se mettent quelques heures en grève. Pour demander le départ d'une cheffe de service qui « leur mène une vie de dingue ». Le protocole qui s'en suit ne garantit pas le départ de la supérieure en question mais mentionne néanmoins un passage à l'échelon supérieur pour ces employés ainsi que le paiement des heures de grèves.
Engagements non tenus
« La colère est montée lorsqu'elles se sont aperçues que, si ces changements d'échelons avaient bien été validés, les augmentations était minimes voire inexistantes et que le jour de grève leur avait été retiré sur leur fiche de paie », résume Brigitte Gabriel, secrétaire générale de l'UL de Massy. « Les camarades de la CGT de l'hôpital s'en sont “mêlés” et se sont vus alors reprocher de s'occuper de ce qui ne les regardait pas ! »
Pas vraiment du goût du CHSCT du GHNE qui, dans une « lettre ouverte » adressée le 9 septembre aux directeurs du groupe hospitalier et de Promain, rappelaient qu’aux termes de la loi « la protection et la sécurité des travailleurs de l'établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure » faisaient bien partie de « leur mission ». C'est qu'entre temps d'autres problèmes sont venus se greffer.
La prime Covid entre au cahier revendicatif
« Les revendications se sont largement étoffées », explique en effet Brigitte. « Il y a eu cette histoire de prime Covid qui s'est faite à la tête du client, entre 80 et 200 euros selon les salariés [de Promain, ndlr], la nécessité d'une vraie formation à l'hygiène hospitalière et puis un vrai temps de travail qui permette de respecter l'hygiène sanitaire en milieu hospitalier, d'autant plus que l'on est maintenant sur un protocole beaucoup plus strict. » Question ô combien importantes alors que, depuis l'externalisation de ce service, le temps de nettoyage a été réduit de moitié. « Très clairement, on est dans un moins disant sanitaire et on se retrouve avec une mise en danger des usagers. »
De bonnes raisons d'appeler à un rassemblement lundi prochain, 14 septembre, à l'hôpital de Longjumeau. « Pour que les Promain aient leurs revendications satisfaites et une prime de 1 500 euros, mais pas que », précise la secrétaire de l'union locale CGT. « Il faut aller au-delà. Les hôpitaux du Nord-Essonne ont certes sous-traité le ménage pour faire des économies au détriment de la santé de tous les usagers en cours et à venir, mais est-ce que ce n'est pas la même chose dans le Sud-Essonne, en l'Île-de-France ou à un niveau beaucoup plus large ? »
À moins que cette dégradation n'ait une autre raison. « Ces trois hôpitaux, Juvisy, Orsay, Longjumeau, sont menacés de fermeture totale ou partielle et en contrepartie, il y aura la construction d'un nouvel hôpital sur le plateau de Saclay », avance Brigitte Gabriel. Annoncé comme ultramoderne, le nouvel établissement, dont l'ouverture est prévue pour 2023-2024, pourra accueillir quelque 400 patients. Au lieu d'un peu moins des 1 000 actuellement reçus par ces trois établissements. Une avancée ?…