Hôpital public : un démantèlement programmé ?
Samedi 14 septembre, à Nantes (Loire-Atlantique), près de 300 personnes se sont mobilisées pour dénoncer « le démantèlement du service public de santé ». Un appel... Lire la suite
« Désolés » qu'ils étaient les membres du Comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes. Profitant du passage du président de la République, le 6 novembre, sur leur territoire dans le cadre de son itinérance mémorielle, ils espéraient un rendez-vous pour lui présenter la situation catastrophique dans laquelle se trouvait le département au niveau de la santé.
Las, c'est avec un « sous-fifre débutant collaborateur de Mme Buzyn » qu'ils ont eu affaire. « Très gentil, mais qui n'a fait que réciter le plan Macron Ma santé 2022 », ironise Claudette Moraine, présidente de ce mouvement qui regroupe aujourd'hui citoyens lambda et personnels soignants, élus locaux et intersyndicale, avec la CGT Santé et action sociale, au grand complet. Un comité qui se bat surtout pour sauvegarder ce qui reste de services hospitaliers publics et maintenir une proximité des soins sur le département.
Car il y a urgence. « Avec un Nord-Ardennes qui se soigne en Belgique parce qu'il n'y a plus d'établissements, un sud qui a été dépourvu de maternité et tout l'est du Sedanais où il n'y a plus d'industries, où les services publics ferment les uns après les autres, nous nous retrouvons dans un désert médical organisé par les différents gouvernements », constate en effet Claudette.
Un contexte dans lequel le regroupement et la restructuration de quatre hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Fumay et Nouzonville, en un Groupement hospitalier de territoire (GHT) préconisé, voire ordonné, par l'Agence régionale de santé a du mal à passer. « Ce plan de l'ARS de Charleville, c'est la même chose que le plan Macron. Il se situe dans un cadre tout à fait restrictif au niveau budgétaire puisque la petite augmentation de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie obtenue au Parlement [lors du vote du PLFSS 2019, NDLR] va très rapidement être grignotée par l'inflation », déplore la présidente du comité. « Le GHT permet justement de supprimer les doublons et de faire une politique d'économies de la santé dans un contexte de médecine générale et de spécialistes qui est déjà en crise. »
Les différentes manifestations, la mobilisation organisée par le comité depuis le début de l'année — jusqu'à mille personnes à Sedan, « du jamais vu » selon Claudette —, ont permis de faire reculer l'ARS sur certains points. « Nous avons réussi à maintenir un service de pédiatrie et la maternité, qui devait descendre d'un niveau et ne plus s'occuper des accouchements difficiles, lesquels auraient été transférés sur Charleville, a gardé sont statut », se réjouit la présidente.
Mais la bataille est loin d'être gagnée. Chirurgie transformée en pôle de chirurgie ambulatoire, avec toutes les conséquences que cela peut entrainer au niveau des urgences, pneumologie amenée à disparaître pour cause de démission récente du pneumologue et son non-remplacement, sans oublier de sérieuses menaces sur la maternité en raison de la suppression annoncée des services de chirurgie viscérale en juin 2019…
Autant de bonnes raisons de s'inquiéter. De continuer la lutte. « On se bat contre un ennemi qui est l'application des mesures européennes sur les restrictions budgétaires en matière de service public. C'est un gros morceau », reconnaît Claudette Moraine. « Et le même schéma est à l'œuvre dans tous les départements. Si l'on ne déclenche pas une action nationale, on n'obtiendra que des miettes localement. »
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