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Réforme des retraites

Au 36e jour de grève, nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites

9 janvier 2020 | Mise à jour le 10 janvier 2020
Par , et | Photo(s) : Bapoushoo
Au 36e jour de grève, nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites

Manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 9 janvier 2020.

Grèves et manifestations se poursuivent pour dire non au projet de réforme des retraites du gouvernement et réclamer le maintien et l'amélioration de notre système solidaire par répartition. Des centaines de milliers de personnes ont participé aux défilés dans toute la France ce jeudi 9 janvier. Nouveau rendez-vous ce samedi 11 janvier.

« Retraite par points: tous perdants ! Retraite à 60 ans: tous gagnants ! Macron retire ton plan ». Au trente-sixième jour de grève pour le retrait de la réforme de retraite transformant un système solidaire en système à points et menant à la capitalisation, des centaines de milliers de personnes ont défilé à Paris et dans les rues de plus de 200 villes à travers tout le pays pour cette quatrième journée de manifestations interprofessionnelles à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE, CGC, Solidaires, FSU, Unef, MNL, UNL).

Les salariés de nombre de secteurs et entreprises ont reconduit leur grève. Ainsi dans les raffineries, dans l'enseignement, dans la chimie, les musées, à Radio-France qui fait face en outre à la décision de 299 suppressions d'emploi, dans les hôpitaux qui poursuivent leur mouvement pour sauver l'hôpital depuis plusieurs mois, parmi les avocats, à la Sncf, à la Ratp, dans le commerce…

Succès des caisses de grèves

Tandis que beaucoup de grévistes n'auront rien touché ou presque de leur salaire de décembre, la solidarité s'organise et le succès des caisses de grèves témoigne d'un fort soutien de la population au mouvement. Une solidarité appelée à se poursuivre.

Pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, à travers ces mobilisations, il s’agit de « montrer qu’aujourd’hui, il y a bien deux projets de société qui s’affrontent: le projet individualiste du gouvernement et le projet solidaire des organisations syndicales ».

Fausses négociations

Deux jours plus tôt, le 7, une nouvelle réunion de négociation a eu lieu avec les organisations syndicales et patronales au ministère du Travail. Comme l'ont dénoncé les représentants de l'intersyndicale, de réunion en réunion le gouvernement maintient son projet initial. Il a déjà transmis le texte au Conseil d'État.

François Hommeril, président de la CFE-CGC s’est ainsi dit jeudi « amer de se retrouver là, le 9 janvier, après 36 jours de conflit, trois grands défilés dans la rue » . Il a dénoncé un « gouvernement, qui s’entête, qui nous balade, qui prétend faire des ouvertures mais n’en fait pas, qui ne remet pas en question son projet sur aucun des points que nous avons soulevés ».

Reconnaissance de la pénibilité à l'encan

Dans la même veine, les secrétaires d'État Olivier Dussopt et Laurent Pietraszewski ont organisé également une réunion le 8 avec les syndicats de la fonction publique sur la pénibilité. La CGT, la CFE-CGC et la FSU ont claqué la porte, car le secrétaires d'État ont annoncé « la fin des catégories actives » permettant aux agents ayant un métier particulièrement pénible de partir en retraite pus tôt.

FO et Solidaires avaient décidé dès mardi de boycotter cette réunion. Pour Jean-Marc Canon, secrétaire général d l'UFSE-CGT, « Cette suppression va conduire des centaines de milliers d’agents à ne pas être reconnus dans la pénibilité ».

Déjà, en 2017, le gouvernement a supprimé quatre des dix critères de pénibilité: la manutention de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques.

Débat dans la majorité sur l'âge pivot

Le gouvernement va-t-il rallier la CFDT qui soutient son projet mais dénonce la mise en place d'un âge pivot ? « Si l’âge pivot reste dans la loi, c’est non, c’est clair » , a déclaré jeudi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. « On est encore loin d’un accord », a-t-il par ailleurs annoncé sur France Info ajoutant « Ce que je demande au gouvernement, c’est qu’on y arrive le plus vite possible, cela a assez duré ».

Du côté de l'exécutif, Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d’État en charge des Transports avance « Aujourd’hui, la mesure figure » dans le projet de loi « mais je crois vraiment que c’est un détail (…) Je pense que tout est ouvert ». Édouard Philippe a également accepté la proposition d'une conférence sur le financement… du système à points proposée par la CFDT.

Édouard Philippe en tout cas espère encore pouvoir mépriser le rejet de son projet par la majorité de la population et feindre d'ignorer les mobilisations. Le texte sera présenté en Conseil des ministres le 24 janvier et examiné par l’Assemblée à partir du 17 février.

Tandis que les grèves se poursuivent, une nouvelle journée de manifestations est prévue samedi 11. Et l'Intersyndicale se retrouvait ce jeudi soir pour envisager les suites du mouvement.