29 novembre 2017 | Mise à jour le 30 novembre 2017
En grève depuis trois semaines, les salariés chargés de la propreté des gares SNCF sont sur le point de gagner leur bataille pour de meilleures conditions de travail.
Décidément, rien ne va plus chez H. Reinier, la société chargée du nettoyage des gares de la zone Paris-Nord. Alors qu'elle vient d'écoper aux prud'hommes d'une lourde condamnation pour faits graves de harcèlement sexuel et moral et pour organisation du travail sexuée et ethnicisée, des pratiques qu'elle a laissé se perpétuer pendant des années, la filiale d'Onet est à présent empêtrée dans un conflit social dur.
En grève totale depuis le 2 novembre, les salariés chargés du nettoyage des gares sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur mouvement, faute d'accord avec leur employeur. Tandis que les immondices et détritus s'amoncèlent dans les gares, au point d'entraver la bonne circulation des voyageurs, la direction continue de rechigner à satisfaire les revendications – pourtant plus que légitimes – de ses salariés.
Ce que les salariés revendiquent, c'est une nette amélioration de leurs conditions de travail. Et par amélioration, il faut entendre le minimum décent. Exemples en vrac : des sacs-poubelle pour ne plus avoir à ramasser les ordures à la main, ou encore, disposer d'un point d'eau dans les vestiaires afin de pouvoir se les laver après le travail. Sous-traités, donc sous-payés, ils réclament aussi une prime de panier repas de 4,50 euros, la même pour tous. En effet, si certains salariés bénéficient déjà de ce luxe, d'autres, qui font pourtant le même métier, ne perçoivent que 1,90 euro.
Autant de maltraitances et d'injustices qui ont fini par mettre le feu aux poudres et convaincre 90 salariés sur 114 d'entrer en lutte.
Bien embarrassée par les conséquences de cette grève qui s'éternise chez son sous-traitant Onet, la SNCF n'a eu d'autre choix que de prendre toutes ses responsabilités envers les usagers de ses gares et trains. Et de demander à la direction d'Onet d'élaborer un plan de sortie de conflit et d'accélérer le règlement de la situation.
Après trois semaines d'accumulation de déchets, il y a urgence.