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Les employés de Renault portent des masques sur les lignes d'assemblage des Renault Zoe et des Nissan Micra, à Flins-sur-Seine, le 6 mai 2020.
Les employés de Renault portent des masques sur les lignes d'assemblage des Renault Zoe et des Nissan Micra, à Flins-sur-Seine, le 6 mai 2020.
Emmanuel Macron a présenté mardi un plan qu'il qualifie d'« historique » de « plus de huit milliards d'euros » pour secourir la filière automobile et la moderniser pour faire de la France une championne des véhicules électriques. Pour la CGT, Philippe Martinez juge le plan « pas à la hauteur ».
« L'État apportera un peu plus de 8 milliards d'euros d'aide au secteur », a déclaré le chef de l'État en prononçant un discours dans une usine de l'équipementier Valeo à Étaples (Pas-de-Calais).
L'objectif est de « faire de la France la première nation productrice de véhicules propres en Europe en portant à plus d'un million par an sous cinq ans la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides » dans le pays, a-t-il annoncé.
Pour relancer les ventes, qui ont dégringolé durant la crise, Emmanuel Macron a annoncé une hausse du bonus écologique à 7 000 euros pour l'achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5 000 euros pour les entreprises, ainsi que la création d'un bonus de 2 000 euros pour les hybrides rechargeables.
Est également prévu un renforcement du dispositif de prime à la conversion qui bénéficie aux ménages modestes pour l'achat d'un véhicule neuf contre la mise à la casse d'un vieux véhicule. « Un particulier qui met au rebut son véhicule polluant diesel ou essence » recevra une aide de 3 000 euros, augmentée à 5 000 euros en cas d'achat d'un véhicule électrique, a-t-il expliqué. Selon le chef de l'État, les « trois quarts des Français seront éligibles », la mesure s'appliquant à un revenu fiscal de référence inférieur à 18 000 euros net.
Aucune critique de la stratégie de Renault
« Il s'agit d'un plan de défense de notre emploi industriel, qui va être confronté à l'une des plus graves crises de son histoire. Il s'agit d'un plan de souveraineté industrielle automobile, qui a vocation à relocaliser de la valeur ajoutée (…) Et il s'agit donc bien d'un plan d'avenir de l'automobile, du XXIe siècle », a insisté le chef de l'État. Le président a réclamé à Renault que « l'ensemble des salariés (des sites) de Maubeuge et de Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir » au sein du groupe, alors que les inquiétudes montent dans les Hauts-de-France.
Le prêt de 5 milliards d'euros garanti par l'État promis au constructeur « ne saurait être consenti » avant que « n'aboutissent » les négociations qui doivent débuter lundi autour du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, a-t-il averti.
Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé que Renault avait accepté « de rejoindre le programme européen de batteries électriques » porté par le concurrent PSA (Peugeot, Citroën, Opel) et le groupe Saft, filiale de Total. Cette décision fait partie des engagements exigés par L'État français afin de promouvoir la production en France, en contrepartie des aides apportées à la filière.
« Ce plan n'est pas à la hauteur », a déploré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, sur RFI et France 24. « Il n'y a aucune critique sur la stratégie de Renault », a-t-il regretté.
Concernant le renforcement des primes à l'achat de véhicules neufs ou d'occasion, « effectivement, il y a besoin de renouveler le parc, la CGT le dit depuis des années », mais ces primes, « c'est l'argent du contribuable. En quelque sorte, ce sont les contribuables qui se payent eux-mêmes leur prime », a critiqué Philippe Martinez.
M. Macron « a parlé d'investissement et de localisation, pas de relocalisation. Nous, à la CGT nous prônons des relocalisations, de fabriquer de petits véhicules Renault en France. On n'en fabrique plus un seul », a-t-il ajouté.
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