La République, rempart contre l’obscurantisme
Quelques jours après le crime terroriste contre un enseignant commis par un jeune d’origine tchétchène prétendant tuer au nom de l’islam, nous vous proposons de relire... Lire la suite
Il s'essaie à toutes formes d'art. Musique, écriture, cinéma, son combat artistique consiste à «proposer une poétique dissidente capable de traduire la réalité de notre destin collectif». Un peu plus d'un mois après les attentats contre «Charlie hebdo» et le supermarché cacher de la porte de Vincennes et quelques jours après les attentats de Copenhague, Abd al Malik a écrit. Comme l'indiquent ses éditeurs (éditions Indigène), il «a confié sa supplique à la République et nous la publions fièrement avec, en tête, les mots de Stéphane Hessel appelant, à la veille de sa disparition, à ce que « la démocratie se fasse spirituelle »».
Ça tombe bien, Abd al Malik postule: «Être français, c'est être spirituel», puis aussi «A ceux qui auront choisi le religieux, sachez que la culture doit toujours accompagner le culte, car le danger vient quand, parce que touché par toutes sortes de misères, on se tourne vers lui». L'actualité l'inspire, se fait plaidoyer, débat sociétal et philosophique. Voire même, peut-être, catharsis. La République, ses valeurs fondatrices, la déclaration universelle des Droits de l'homme et du citoyen sont autant de références qu'il interroge. En tant que Français et en tant que musulman. Selon lui en effet, «L'islam est avant tout une spiritualité, au même titre que le judaïsme ou le christianisme», «fondé sur l'amour de l'autre» et «Il n'y a pas de français ou de sous-Français qui tiennent, à part si notre chère République se voit d'abord comme judéo-chrétienne».
C'est bien là le cœur du problème. Lorsque la République fabrique des citoyens déconsidérés, socialement maltraités parce que définis par la «mauvaise» religion ou couleur de peau, le «mauvais» quartier, les «mauvais parents». Lorsque ces laissés-pour-compte des principes républicains, «cette jeunesse à la dérive» se cherchant ne rencontre pas les bonnes valeurs, n'a pas accès à l'éducation et à la culture.
Pour Abd al malik, «La foi doit être éveillée, cultivée, protégée. Là est la dissidence face à une société médiatico-financière dont tous les messages sont ceux, de manière avérée ou subliminale, d'un bonheur ou d'un accomplissement matériel». La spiritualité laïque selon Abd al Malik doit être mise en toutes les mains. Largement diffusée. Au plus vite. Cet ouvrage est salutaire.
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«Place de la République, pour une spiritualité laïque»
d'Abd al Malik, éditions Indigène,
36 pages, 3,90 euros
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