Paris donne de la voix pour le Pérou
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À l'occasion du centenaire de l'OIT (l'Organisation internationale du travail), plusieurs milliers de manifestants de toute la planète ont défilé pour faire entendre la voix des travailleurs, le 17 juin, à Genève, à l'appel de la CSI (Confédération syndicale internationale). Aux côtés d'une majorité de syndicalistes français, des délégations étaient venues de toute l'Europe.
Une semaine à peine après les beaux discours d'Emmanuel Macron sur le rôle décisif de la France dans la création de l'OIT il y a cent ans et de son attachement historique aux droits humains fondamentaux et à l'universalité des règles sociales, une autre voix se faisait entendre, ce 17 juin, à Genève. Plusieurs milliers de syndicalistes du monde entier manifestaient devant le siège l'OIT, répondant à l'appel de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Objectif : défendre les libertés syndicales, le droit de grève et exiger l'adoption – trois jours après une importante grève des femmes dans toute la Suisse – d'une convention sanctionnant les violences et le harcèlement dans le monde du travail.
C'était la première fois que la CSI appelait à une manifestation internationale. Le cortège comptait certes beaucoup de Français, dont près de 2000 militants CGT et plusieurs centaines de syndicalistes de FO, de Solidaires, de la CFDT ou de l'UNSA, mais il réunissait aussi des syndicalistes de toute la planète, italiens (CGIL), allemands, espagnols (CCOO, UGT), belge (FGTB), plusieurs syndicats venus du Maghreb et d’Afrique… Une grande première.
De nombreux participants à la conférence internationale du travail ont également quitté la conférence pour rejoindre la manifestation à son arrivée sur la place des Nations, en face du palais où se tiennent les assemblées de l'ONU. Derrière une multitude de drapeaux de différentes organisations à l'image de la diversité du mouvement syndical mondial, des revendications claires étaient scandées : « défense des libertés syndicales », « défense du droit de grève », défense d'« une OIT en mesure de produire et de faire respecter des normes ambitieuses ».
« Vous pouvez être fiers d'être là aujourd'hui pour représenter les 207 millions de travailleurs membres de la CSI, a notamment lancé Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. Votre présence est également décisive pour défendre les droits des 60 % de travailleurs qui se débattent sans droits, sans salaire minimum, sans taux horaire minimum, sans négociation collective, sans respect de l'état de droit dans l'économie parallèle de notre planète. […] Travailleuses, cela fait trop longtemps que nous nous battons pour cela, le temps de l'égalité professionnelle a sonné et nous avons bon espoir de parvenir à faire adopter une convention contre la violence et le harcèlement sur dans le monde du travail, le résultat de dix ans de lutte. »
Sans surprise, les manifestants l'ont largement applaudie alors qu'elle réclamait, au nom de tous, « un nouveau contrat social qui ne laisse personne de côté, le respect des droits fondamentaux, de la santé et la sécurité au travail, l'obtention d'un salaire minimum, des négociations collectives, un droit encadrant le temps de travail et l'augmentation des salaires ».
Des drapeaux CGT flottaient en masse devant le lac Léman. Du Jura, de Côte-d'Or, de la Loire, de Haute-Savoie, de Paris, du secteur public, mais aussi du privé… Près de 2000 militants CGT étaient venus grossir les rangs de cette manifestation qui a – pour la première fois – humainement incarné la force de revendication de la CSI et joyeusement perturbé la quiétude genevoise.
« Partout, les pouvoirs en place, le patronat, remettent en cause les droits sociaux, le droit de grève, les droits syndicaux, a lancé Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, à la tribune des syndicalistes, en fin de manifestation. Alors que les richesses s'accumulent, ce sont toujours les mêmes qui ne perçoivent pas leur dû. Il faut que ça change. » Et de faire concrètement référence au discours officiel d'Emmanuel Macron, à l'OIT, une semaine avant : « Le président français a promis de s'attaquer au néolibéralisme et à ses ravages sociaux, pourtant, le lendemain, son chef de gouvernement annonce à l'Assemblée nationale vouloir remettre en cause le droit des chômeurs, notre système de retraites. Ça suffit. Il faut des actes ! »
En marge de cette manifestation, nous avons eu l'occasion d'interviewer plusieurs syndicalistes.
Denis Ringeval, conditionneur chez le pâtissier industriel Hafner et délégué syndical CGT.
Karine Gambet, femme de ménage à l’hôpital psychiatrique de Châlons-en-Champagne (Marne), syndiquée CGT.
Géraldine Revy, institutrice à Lons-Le-Saunier, responsable départementale CGT Éduc’action
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