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Bourse du travail

Premier round pour les syndicats

19 février 2016 | Mise à jour le 20 février 2017
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Premier round pour les syndicats

La mobilisation du 17 février débouche sur une première victoire : la pérennité de la bourse du travail et de ses moyens de fonctionnement est garantie, politiquement, par monsieur le maire de Bobigny.

Ambiance enflammée, mercredi soir, lors du conseil municipal de la mairie de Bobigny, où se jouait ni plus ni moins que la vie de la Bourse du Travail, menacée d'existence par monsieur le maire, Stéphane de Paoli.

Lançant leurs mots d'ordre « Retrait ! », « Voleurs », « On ne lâche rien ! », une foule de manifestants en colère ont envahi la salle de l'hôtel de ville, déterminés à se faire entendre, et à faire entendre raison à l'édile entêté qui, depuis un an déjà, s'acharne à expulser les syndicats de leurs locaux, sinon de leur ville.

« RETRAIT ! »

La demande de retrait visait le point n° 16 de l'ordre du jour : un ultimatum avant expulsion des syndicats de leurs locaux. Il s'agissait de soumettre au vote des élus la résiliation des conventions liant la municipalité et la bourse du travail. Et ce, à l'appui d'un mémoire truffé d'inexactitudes sur la comptabilité des syndicats à la Bourse, que leurs porte-paroles ont démontées point par point.

Les syndicats ont réitéré, maintes fois, leur proposition d'ouvrir dès le lendemain une véritable négociation portant sur deux points majeurs : un engagement de monsieur le maire garantissant la pérennité de la Bourse du travail et une négociation donnant/donnant portant sur les moyens (électricité, eau, connexion Internet) alloués à son fonctionnement.

Campé sur ses positions aussi radicales que mal assumées, le maire s'est obstiné, trois heures durant, à rejeter aussi bien ces arguments que l'ensemble des propositions formulées par les syndicats. Jusqu'à s'enferrer dans une situation inextricable : un bras de fer irraisonné façon « je gagne, tu perds ». Mais qu'il a perdu.

Sur les coups de 22 h 30, après avoir, par trois fois, vainement, demandé l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer les manifestants, monsieur le maire a fait le constat d'un quorum non atteint, ce qui l'a honorablement obligé à annuler le conseil municipal…

EXFILTRATION HONORABLE

Fait inédit, mais qui en dit long sur la nature et les enjeux purement idéologiques de ce conflit, c'est l'intervention du préfet de Seine-Saint-Denis qui aura facilité cette issue. « J'avais fait savoir à monsieur le maire que tout se passerait dans le calme avec ces syndicats, je les connais bien », déclarait-il à la NVO.

Venu sur place pour « assurer le bon déroulement du conseil municipal », le préfet est intervenu à deux reprises : une première fois, en organisant une négociation à huis clos entre le maire et les responsables syndicaux qui, à la stupeur générale, ne débouchera sur rien, le maire maintenant sa position : une convention de moyens précaire de trois ou de six mois, mais qui en aucun cas ne devait permettre de rémunérer les deux « permanents syndicaux », salariés de la Bourse, alors qu'ils ont déjà été licenciés faute de moyens suffisants pour les rémunérer.

Mais celle qui fera date, c'est la seconde initiative du préfet, qui refuse l'intervention des forces de police trois fois sollicitée par le maire, avant d'exfiltrer ce dernier de la salle. Pour l'entretenir des pistes de sortie honorables à sa disposition ?
En tout cas, il s'en suivra le constat du quorum non atteint par le maire. Et l'annulation du conseil vaut aussi pour le point n° 16…

LA SUBVENTION N'EST PAS UNE OPTION

Victoire morale pour les syndicats de la Bourse qui obtiennent dans la foulée la promesse de l'ouverture d'une négociation dès le lendemain matin avec le maire. Celle-ci a débouché sur deux points majeurs : le double engagement politique du maire à garantir la pérennité de la Bourse ; et à assurer ses moyens de fonctionnement (électricité, connexion Internet..).

Reste à négocier – la discussion est en cours, ce jour, 19 février 2016 – le montant d'une subvention, telle qu'elle est due, et non optionnelle.

 

À suivre : un entretien avec Jean-Albert Guidou, secrétaire de l'UL-CGT Bobigny, porte-parole de la Bourse du travail.