À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
MÉTALLURGIE

Première grève victorieuse contre le nouveau dispositif conventionnel de l’UIMM

8 septembre 2020 | Mise à jour le 9 septembre 2020
Par | Photo(s) : DR
Face à un projet d'accord sur leur nouvelle convention collective, l'aciérie d'ArcelorMittal de Dunkerque ainsi que plusieurs lignes du site voisin de Mardyck se sont arrêtées entre ce dimanche 6 septembre et le mardi 8 septembre 2020. La direction a été contrainte de reculer.

ArcelorMittal Dunkerque a informé les salariés du projet d'accord qui serait le leur au 1er janvier 2021, après la signature du nouveau dispositif conventionnel en cours de négociation à l'UIMM (patronat de la branche métallurgie). Le texte a fait l'effet d'une bombe.

 « Cela fait déjà quelques années que nous informons les salariés des risques de la négociation en cours avec l'UIMM et des risques que cela peut engendrer sur notre convention collective. Les salariés pensaient que ce n'était tout simplement pas possible de leur enlever d'un coup tous leurs acquis. Mais le voir écrit dans un projet d'accord, c'est ça qui a mis le feu aux poudres. Ils se sont rendu compte que, véritablement, ce que nous leur disions allait arriver », commente Reynald Quaegebeur, délégué syndical central CGT ArcelorMittal France.

Et pour cause : « Concrètement, nous perdions la prime de Saint-Éloi, qui équivaut à deux jours de salaire, la prime de vacances de 830 euros, la prime d'indemnité (qui permet le maintien de salaire en cas de maladie pendant un an), la prime d'ancienneté, les majorations de prime de départ en retraite, les majorations de prime de licenciement et d'autres avantages. Ces dispositifs sont partie intégrante de notre convention Gesim et qui seront remis en cause par la convention UIMM si jamais elle aboutit », poursuit le syndicaliste.

Un climat social explosif

C'est jeudi 3 septembre 2020 que le projet d'accord a été communiqué aux représentants du personnel. La CGT en a informé les salariés le lendemain : « Ça a mijoté tout le week-end et, le lundi matin, les salariés de l'aciérie nous ont informés qu'ils cessaient le travail à partir de 8 heures », relate Reynald encore tout étonné de l'ampleur de la réaction de ses collègues, pourtant mis sous pression depuis des mois.

En effet, la CGT dénonce sur le site une forte dégradation des conditions de travail subies par un maintien de l'activité à 50 % durant la crise du coronavirus, les tensions liées aux effectifs réduits, à la crainte d'être contaminés et aux inégalités de traitement entre cadres et ouvriers.

Les métallos engagent une semaine d’action

Contrainte et surprise par l'ampleur du mouvement, la direction a reçu les représentants des personnels le lundi 7 septembre après-midi pour les informer qu'elle retirait ce projet d'accord.

L'ensemble des lignes de Dunkerque et Mardyck n'a cependant été remis en marche que le 8 septembre 2020. La vigilance reste en effet de mise. Les négociations pour le nouveau dispositif conventionnel voulu par l'UIMM sont toujours en cours et d'autres mobilisations devront suivre pour empêcher les reculs sociaux qu'elles pourraient générer. En attendant, la CGT d'ArcelorMittal Dunkerque n'est pas peu fière de la mobilisation de ces deux derniers jours. Raynald ne s'y trompe pas : « C'est une première victoire pour notre convention. »

Suivez la NVO sur FacebookTwitterInstagram