Casse de l’emploi : une situation alarmante
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« Cela valide le fait que l’émergence d’un projet industriel passe par la protection de notre outil de travail » , a déclaré à l’AFP David Gistau, délégué CGT de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM).
Sous une pluie battante, plusieurs participants au rassemblement se sont succédés pour prendre la parole et appuyer l’action des salariés. Parmi eux, des élus locaux, régionaux et des délégations syndicales des départements voisins avaient fait le déplacement.
Depuis que le tribunal de Toulouse a acté la cessation d’activité le 26 novembre dernier, environ 150 anciens salariés, sur les quelque 350 que comptait la SAM, se relaient jour et nuit dans la fonderie, réclamant à Renault une « réparation du préjudice subi » , mais aussi pour empêcher que les machines soient vendues aux enchères.
Un projet de reprise, porté par l’entreprise MH Industries, basée dans le Lot voisin, a été dévoilé par Bercy et la région Occitanie en février, et devrait être étudié dans les prochains mois.
« Cent jours, pour un repreneur, ça montre l’attachement des salariés à leur outil de travail, c’est pas anodin » , a souligné David Gistau.
Par ailleurs, au moins 292 salariés de l’entreprise ont décidé d’attaquer Renault devant le tribunal des prud’hommes de Rodez. Les dossiers, qui seront plaidés de façon collective, sont en cours de constitution et seront déposés « d’ici deux à trois semaines » , selon David Gistau.
Alors que la fonderie est toujours occupée, les trois représentants du personnel ont été entendus mardi par la justice à Rodez dans le cadre d’une procédure d’urgence demandée par les mandataires.
Ces derniers pointent un « trouble à l’ordre public » et un « danger grave et imminent » liés à l’occupation, selon l’avocat des anciens salariés, Renaud Frechin.
Me Frechin a qualifié d’« étrange » cette procédure judiciaire visant à obtenir que les fours de la SAM soient arrêtés, alors que les anciens salariés venaient de donner leur accord pour cet arrêt dans le cadre d’une négociation dont la médiatrice est la préfète d’Aveyron, a-t-il précisé à l’AFP.
Le délibéré concernant cette procédure est attendu vendredi après-midi.
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