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La Poste n’habite plus à l’adresse indiquée
Depuis sa transformation en société anonyme, La Poste fait face à des injonctions contradictoires : assurer des missions de service public malgré un État qui se désengage,... Lire la suite
Manifestation des éducateurs spécialisés contre les coupes budgétaires annoncées par le président du département Christian Poiret le 06/02/2025
« Educateurs supprimés, quartiers abandonnés. » « Sans la prévention, les quartiers crèvent. » « Touche pas à ma prévention. » C’est sous une forêt de pancartes que plus d’un millier de personnes – travailleurs sociaux, jeunes et familles suivis par une association, assistantes sociales… – ont manifesté ce 6 février après midi au pied des tours du Conseil départemental du Nord, à Lille.
Son président divers droite, Christian Poiret, a annoncé mi-décembre une coupe de trois millions d’euros en 2025 pour la prévention spécialisée, dans un budget de 17 millions d’euros, qui comprend également la mise en place, dans les collèges, d’agents de liaisons sociales en établissements scolaires (ALSES). Pour justifier sa décision, Christian Poiret explique que le département est « confronté à la fois à une baisse importante de ses ressources et à une hausse des dépenses de solidarité notamment des allocations individuelles, non compensées par l’Etat ». Il a écrit aux maires des communes où interviennent ces associations de prévention, pour leur demander de combler la baisse de financement qu’il a lui-même décidée, mais qui n’a pas encore été votée par les élus.
Depuis, les associations de prévention financées par le département ont fait leurs calculs. Comme l’ont écrit douze d’entre elles dans un courrier du 10 janvier, elles craignent « la suppression de 50 à 60 postes d’éducateurs de rue » sur les 300 qui interviennent chaque année dans le Nord auprès de 10 000 jeunes et leurs familles. Voire « la disparition de certaines associations, aggravant ainsi les facteurs d’exclusion dans ces quartiers déjà vulnérables ». Sylvie Devaux, cadre dans un de ces associations, La Bouée des jeunes, était responsable de l’activité « prévention » jusque très récemment. Chez elle, le coup de rabot départemental représenterait 600 000 euros sur un budget de trois millions d’euros, soit une dizaine de postes d’éducateurs menacés sur une cinquantaine. « On n’a pas vu venir cette décision brutale », confie-t-elle.
A côté d’elle, sa jeune collègue Sabra Gharnout, éducatrice de rue dans deux communes du Douaisis. Sa mission est de travailler sur un territoire, pas de suivre des familles qui lui ont été désignées. Les jeunes, elle va spontanément à leur rencontre, par exemple à la sortie du collège ou du lycée. « J’utilise notamment la boxe anglaise pour entrer en lien avec eux et créer une relation de confiance, raconte-t-elle. Hier, par exemple, j’ai accompagné un jeune scolarisé en lycée professionnel pour une recherche de stage. »
Parmi les craintes exprimées dans le cortège, celle de voir augmenter les mesures judiciaires de placement de jeunes, en parallèle de la baisse du nombre d’éducateurs de rue. Accessoirement, le coût de tels dispositifs de placement est autrement plus élevé. Le nombre important de manifestants montre cependant que la colère va bien au-delà des éducateurs de rue. Lors d’une cérémonie de vœux au personnel, le 24 janvier près de Dunkerque, Christian Poiret a ainsi dû faire face à des assistantes sociales, salariées du Département, qui dénonçaient leurs conditions de travail. « Si vous n’êtes pas bien ici, allez travailler ailleurs ! », leur a-t-il hurlé, hors de lui. La vidéo sur les réseaux sociaux a eu un effet dévastateur. L’agression subie par le personnel de la Maison Nord Solidarité à Lille, de la part d’un père dont les enfants sont placés sur décision de justice, a également alimenté la colère. Dans le cortège, se côtoient des drapeaux CGT, Sud, CFDT, FO, CFE-CGC… « On ne veut plus financer le travail de rue », analyse Philippe Toulouse, délégué syndical CGT à l’Association d’action éducative et sociale (AAES), à Dunkerque. « Depuis la loi Sarkozy de 2007 [sur la « prévention de la délinquance », NDLR], on ne considère plus les jeunes comme étant à protéger mais comme de futurs délinquants. On n’est pas là pour faire du contrôle social », acquiesce Esther Tonna, secrétaire générale de l’Union fédérale de l’action sociale (UFAS) CGT, qui a fait le déplacement depuis Nice pour soutenir ses collègue nordistes.
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