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Industrie automobile

PSA-Stellantis : des arrêts de production à Rennes et Sochaux

20 avril 2021 | Mise à jour le 20 avril 2021
Par | Photo(s) : Fred Tanneau / AFP
PSA-Stellantis : des arrêts de production à Rennes et Sochaux

Conséquence des délocalisations, des pénuries de pièces importées désorganisent la production automobile. Chez Stellantis, des lignes sont à l'arrêt tandis qu'on augmente les cadences sur d'autres. Pour la CGT, ce n'est pas aux salariés de payer l'addition des stratégies délétères des constructeurs.

Toute cette semaine, l'usine Stellantis (ex PSA) de Rennes sera à l'arrêt pour cause de manque de livraisons de semi-conducteurs. À Sochaux, c'est la ligne de production de la 308 qui est bloquée depuis le 8 avril 2021 pour les mêmes raisons.

Un composant électronique du tableau de bord digital n'est plus disponible. La direction en est à proposer aux clients – moyennant remise – de leur livrer des voitures avec les anciens compteurs à aiguille. Cet incident n'est pas isolé et atteint tous les constructeurs automobiles français.

Ainsi, récemment l'usine Renault Trucks Bourg-en-Bresse avait dû elle aussi se mettre quasiment à l'arrêt faute de pièces non livrées, cette fois à cause d'un bateau que la Covid à bord avait contraint à faire demi-tour. Du porte-conteneur géant bloquant le commerce mondial dans Canal de Suez en passant par la pénurie de composants électroniques, la Covid révèle à quel point le fait que 43% des composants électroniques du monde entier soient produit par Taïwan et la Corée du Sud (contre seulement 6% en Europe) pose aujourd'hui des problèmes insupportables, raison pour laquelle la CGT réclame aujourd'hui de redévelopper d'urgence une filière électronique.

Électronique : une filière à développer d'urgence

« Ce n'est pas aux salariés de payer »

« Ce n'est pas aux salariés de payer les conséquences des stratégies des constructeurs » dénonce Aurore Métais, secrétaire du syndicat CGT de PSA Sochaux.

« Nous venons de passer les douze jours de chômage partiel, à partir de maintenant les salaires vont être amputés. Avec la fermeture de la ligne de la 308, on a déjà renvoyé les intérimaires. Selon la direction il n'y a aujourd'hui que 200 salariés en chômage partiel à Sochaux, mais ils font pression pour qu'on prenne les congés. Le paradoxe, c'est aussi que sur la ligne qui n'a pas été stoppée ça tourne à plein rendement. Les ouvriers n'en peuvent plus. C'est pourquoi nous demandons de réembaucher les intérimaires. S'il y avait une meilleure répartition du travail cela nous permettrait d'être plus nombreux à travailler en réduisant les cadences. »

La situation à Sochaux est en tout point semblable à celle de Rennes, où le syndicat dénonce en outre le fait que les salariés en chômage technique seront par la suite contraints de travailler les samedis pour compenser.

Auto : une filière en danger

Arrêter le flux tendu

Pour Aurore, la situation résulte du mode de production et d'organisation mis en place par la direction de PSA : « Nous revendiquons l'arrêt immédiat de la politique du flux tendu » martèle la syndicaliste. En effet, le lean manufacturing, la politique du zéro stock, l'externalisation croissante de la fabrication de pièces n'ont jamais aussi bien révélé leurs conséquences délétères sur l'environnement, l'économie et la souveraineté nationale qu'en ces temps de pandémie.

Depuis un siècle, l'automobile où est né le fordisme puis le toyotisme a toujours été le paradigme de l'organisation du travail. Comme une démonstration ultime de la faillite du modèle, il n'est pas anodin de noter qu'à cette heure, c'est à l'usine Toyota d'Onnaing (59), site ultra compacté où se concentre quelque 5000 salariés, que se développe aujourd'hui l'un des plus importants clusters connu sur le territoire national du variant anglais de la Covid.

La CGT planche sur une filière électronique d'avenir face à la crise des composants

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