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CADRES – INGÉNIEURS

Réformes : les cadres n’en attendent rien de bon

29 octobre 2019 | Mise à jour le 30 octobre 2019
Par | Photo(s) : Pixabay
Réformes : les cadres n’en attendent rien de bon

Alors que la réforme de l'assurance chômage entre en application au 1er novembre, que celle des retraites se profile, la CGT de l'encadrement a présenté le 29 octobre son baromètre annuel des opinions et attentes des cadres.

Les cadres, dont une majorité avait soutenu Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle, jugent négativement les réformes en cours et n'ont pas d'illusion quant à leurs objectifs. C'est ce qui ressort du baromètre de l'Ugict-CGT réalisé par Viavoice auprès de 1 000 cadres des secteurs privé et public.

Sur la question de la réforme des retraites telle qu'elle se profile dans le rapport du Haut commissaire Jean-Paul Delevoye, 73 % d'entre eux estiment qu'« il n'y aura pas de maintien de leurs droits à retraite », un « record », selon Marie-José Kotlicki, co-secrétaire générale de l'Ugict-CGT. « Il est clair que les cadres dans leur écrasante majorité ne veulent pas de cette réforme en l'état qui avance masquée afin de ne pas éveiller les soupçons, tellement le sujet est risqué », affirme l'organisation syndicale spécifique de la CGT.

« L'allocation de retraite, calculée sur la base du salaire moyen de la totalité de la carrière au lieu d'un calcul sur les salaires des 25 meilleures années, va pénaliser principalement les cadres, notamment celles et ceux ayant des carrières plus ascendantes. Doit-on s'étonner que le gouvernement refuse de divulguer les impacts pour cette population ? » interpelle la CGT de l'encadrement.

Pas beaucoup d'illusions non plus sur les conséquences de la réforme de l'assurance chômage, pour laquelle les cadres jugent aussi qu'il n'y aura « pas de maintien de leurs droits » à 54 %. Quant à la négociation sur le statut de l'encadrement ou les renégociations des conventions collectives, c'est aussi la désillusion qui domine : 59 % des cadres pensent que la reconnaissance salariale et le déroulement de leur carrière « ne seront plus effectives ».

En mal de reconnaissance salariale

Concernant la reconnaissance, 56 % d'entre eux jugent le niveau de leur rémunération « en inadéquation » par rapport au degré de leur « implication » et 45 % par rapport à leurs « responsabilités ». 56 % la jugent aussi inadéquate par rapport au temps de travail effectué réellement et 48 % par rapport à leurs qualifications. Et ce sont les femmes cadres qui manifestent le plus d'insatisfaction. Sur chacun de ces critères, elles affichent « un degré d'insatisfaction supérieur de 2 à 10 points supplémentaires par rapport aux hommes, selon Marie-José Kotlicki.

Tous les clignotants sont au rougeMarie-José Kotlicki

Dans le même temps, 65 % estiment que leur charge de travail a augmenté par rapport à 2018 et 54 % que leur temps de travail effectif est en hausse d'une année sur l'autre. Près de 50 % des cadres travaillent plus de 45 heures hebdomadaires, 23 % plus de 49 heures hebdomadaires. 59 % travaillent pendant leurs jours de repos, 75 % utilisent les nouvelles technologies sur le temps personnel et 66 % aspirent à un équilibre vie privée/vie professionnelle, selon ce sondage.