2 mai 2019 | Mise à jour le 2 mai 2019
Après un premier projet de reprise avorté, c'est avec joie que les salariés de l'aciérie électrique de Saint-Saulve (59) ont appris la décision du TGI de Strasbourg qui autorise la reprise de l'entreprise par British Steel. C'est aussi la démonstration la sidérurgie peut et doit être relancée.
« Cette reprise par British Steel sur un projet industriel et commercial qui a été jugé à nouveau très crédible par le Tribunal, et ce après qu'il ait aussi jugé viable le projet Altifort, est la parfaite démonstration que la sidérurgie a de l'avenir devant elle et répond bien à un ensemble de besoins très diversifiés» , se félicite Philippe Verbeke, responsable du secteur sidérurgie à la fédération CGT des travailleurs de la métallurgie.
Des mois de lutte et de rebondissements
Et le moins que l'on puisse dire est que cet heureux épilogue n'est pas le fruit du hasard, mais celui de la persévérance des salariés et des populations à lutter avec la CGT contre la logique mortifère de Vallourec. Alors que le franco-belge Altifort avait monté un plan de reprise validé par ce même TGI de Strasbourg fin d'année dernière, on apprenait en février 2019 une dégradation de la note d'Altifort par la Banque de France. Une dégradation qui, en occasionnant des difficultés de financement, a obligé ce premier repreneur à jeter l'éponge. « Il y a eu un rebondissement difficile en début d'année avec l'échec de la reprise par Altifort qui a pesé sur le moral de tous. Mais la CGT a su rester combative jusqu'au bout dans son analyse et en continuant à mettre la pression nécessaire », poursuit le syndicaliste.
Ascoval va alimenter Hayange
La FTM CGT estime que l'offre présentée par British Steel est une offre aboutie, tant sur le plan financier qu'industriel. British Steel détient en effet l'usine d'Hayange qui fabrique les rails de grande longueur pour le TGV. Ce site pourra désormais être alimenté par l'aciérie de Saint-Saulve. Dans cette spirale positive, on peut donc aussi noter que cela augure la poursuite du contrat de commandes de rails à British Steel par la SNCF. Le projet British Steel comprend également des investissements à hauteur de 25 millions d'euros pour non seulement être homologué dans la livraison vers Hayange, mais aussi diversifier la gamme de produits.
« Ce succès conforte ce que porte la CGT depuis le dossier Florange : il faut relancer la sidérurgie en France et non pas seulement par la continuité, mais y compris par la réimplantation de nouvelles capacités de production », conclut Philippe Verbeke.