À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
PRÉCARITÉ

Les riches sont plus nombreux et riches et les revenus des plus pauvres baissent

25 janvier 2018 | Mise à jour le 23 janvier 2018
Par | Photo(s) : DR
Les riches sont plus nombreux et riches et les revenus des plus pauvres baissent

Le dernier rapport d'Oxfam révèle que les écarts se creusent encore entre les plus riches et les plus pauvres. Alors que s'ouvre le Forum économique mondial, l'ONG appelle à une répartition des richesses plus juste avec limitation des dividendes, revalorisation salariale, égalité femmes-hommes… Des revendications partagées par la CGT.

Les inégalités se sont encore creusées en 2017. C'est ce que révèle l'ONG Oxfam dans son nouveau rapport intitulé « Récompenser le travail, pas la richesse ». Publié le 22 janvier, à la veille de l'ouverture du World Economic Forum à Davos (Suisse) où est attendu le gotha des milieux d'affaires, il révèle que 82 % de la richesse créée en 2017 a fini dans les mains du 1 % de la population la plus riche de la planète alors que 50 % de la population mondiale n'a perçu aucun bénéfice de la croissance mondiale.

Oxfam met à jour les données sur les inégalités dans le monde et pointe une concentration croissante des richesses, année après année. Depuis 2010, la richesse de l'« élite économique » a augmenté en moyenne de 13 % par année, précise l'étude, avec un pic atteint entre mars 2016 et mars 2017, période où « s'est produite la plus grande augmentation de l'histoire en nombre de personnes dont la fortune dépasse le milliard de dollars, au rythme de neuf nouveaux milliardaires par an ». Cette année encore, ils sont désormais 42 à posséder autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale alors qu'ils étaient 388 en 2010. Le patrimoine des plus riches augmente, tandis que les revenus des plus pauvres baissent. La croissance est là, mais s'avère encore moins bien partagée que par le passé. La richesse des plus riches a augmenté de plus de 760 milliards de dollars, soit plus de sept fois le montant de ce qui permettrait d'éradiquer la pauvreté extrême.

Et l'ONG de pointer les coupables : l'évasion fiscale qui renforce les inégalités jusque dans les entreprises, un droit du travail affaibli qui accentue la pression sur les salaires… « Le boom des milliardaires n'est pas le signe d'une économie prospère, mais un symptôme de l'échec du système économique », explique Winnie Byanyima, directrice de l'ONG. « On exploite les personnes qui fabriquent nos vêtements, qui assemblent nos téléphones portables et cultivent les aliments que nous mangeons, afin de garantir un approvisionnement constant en produits pas chers, mais aussi pour grossir les profits des entreprises et leurs riches investisseurs », s'est-elle insurgée. Selon cette étude, les femmes payent le prix fort de ces inégalités. « Dans le monde entier, les femmes gagnent moins que les hommes et elles sont surreprésentées dans les emplois les moins bien payés et les plus précaires. De la même manière, sur dix nouveaux milliardaires, neuf sont des hommes », a-t-elle ajouté.

Les résultats de ce rapport sont d'autant plus sérieux qu'ils sont partagés par le FMI ou la Banque mondiale. Alors qu'Emmanuel Macron accueille, ce lundi, 140 patrons pour une opération de séduction, Oxfam l'enjoint à faire de la répartition équitable des richesses la priorité de son quinquennat et lance un appel à tous les dirigeants pour que « l'économie fonctionne pour tous et pas uniquement pour une riche minorité ». Elle préconise la limitation des dividendes pour les actionnaires et les dirigeants d'entreprises, la fin de « la brèche salariale » entre hommes et femmes, ainsi que la lutte contre l'évasion fiscale. Des revendications partagées en totalité et depuis des années par la CGT.