Les salariés de l’APEAJ de Toulouse victorieux
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Dans ce dédale de rues étroites, au cœur du 3e arrondissement de la capitale, les voix des travailleurs.euses sociaux s'élèvent pour dénoncer l'urgence salariale et sociale qui touche le secteur. Conditions de travail déplorables, salaires tout juste au SMIC si ce n'est moins, perte de sens et de vocation pour leurs professions, les salariés.es du social et du médico-social sont à bout. Pour la centaine de grévistes mobilisés et trempés par la pluie, une accalmie tombe à point nommé pour permettre de premières prises de parole. Le son des enceintes reliées au micro est poussé à fond et pour cause : à deux pas du rassemblement, se joue une négociation entre représentants syndicaux CGT, SUD Solidaires et FO et Nexem, principale organisation professionnelle des employeurs du secteur social. La réunion porte sur l'augmentation des salaires et l'attribution de la prime Ségur (versée au sortir de la crise du Covid aux soignants et professionnels de la santé dans le cadre de l’effort national) pour tous les salariés.es. « Non aux heures interminables pour salaires minables ! Oui à l'augmentation générale des salaires et au Ségur pour tous et toutes ! », martèlent les grévistes pour encourager leurs représentants en pourparlers. Quelques dizaines de minutes s'écoulent et la délégation syndicale sort de l'audience. « Nous avons levé la séance de négociation. Il n'y avait aucune contre-proposition et Nexem a fait preuve d'un amateurisme criant. Cependant, ils vont regarder pour un Ségur pour tout le monde au premier juillet 2024. Dans tous les cas, on ne lâche rien car sur les salaires ils sont incapables de nous annoncer une augmentation ! », annonce la délégation au micro.
Même si l'obtention de la prime Ségur (183 euros nets mensuels) est sur toutes les lèvres, cette dernière reste insuffisante pour les grévistes mobilisés. À l'instar de Laurent Laouran, délégué syndical CGT Santé et Action sociale venu tout droit du Finistère (29), debout depuis 3h30 du matin. « Le Ségur c'est très bien mais ça reste insuffisant au vu de l'inflation générale. Cette prime a surtout été mise en place pour pallier le manque d'attractivité du secteur. Il faut une revalorisation des salaires, des valeurs de point et des grilles indiciaires ! Qui pourrait croire que nous pouvons remplir pleinement notre mission d'aide et d'accompagnement envers les personnes fragiles ou précaires alors que nous-même, nous vivons la précarité ? ». Anciennement moniteur en établissement et service d’accompagnement par le travail (ESAT) dans les années 2000, le syndicaliste se remémore le montant de ses premiers salaires : « Quand on démarrait à cette époque on était rémunéré 2 fois et demi le SMIC, maintenant c'est le SMIC avec 50 euros net en plus… ». Outre les salaires qui ne décollent pas du SMIC, le manque de moyens dédié au secteur, dont les salariés peuvent relever du public ou du privé, est criant : « Je suis très souvent seule à gérer sept enfants autistes alors que normalement on recommande une 1,2 personne pour chaque enfant. On déborde sans arrêt sur notre temps de travail réglementaire. Nous sommes épuisés et c'est d'autant plus frustrant quand nous devons nous occuper de personnes qui requièrent une grande attention », déplore Myriam, éducatrice spécialisée en région parisienne.
Un secteur de métier en proie aux injonctions du privé
Les revendications syndicales ne trouvent aucun écho chez les organisations syndicales patronales du secteur, regroupées sous l'entité AXESS. « Cela fait des années qu'AXESS met sous le tapis la politique salariale et nos revendications à chaque négociation. Ils n'ont aucun problème à sacrifier nos valeurs humanistes pour une logique capitaliste qui se traduit par des enveloppes fermées et imposées de la part des employeurs pour exécuter des missions de service public. Les objectifs de prise en charge du nombre de personnes ont remplacé la qualité du suivi et des soins. Voilà la réelle perte de sens nos métiers et pourquoi beaucoup quittent le navire, sans parler du manque de reconnaissance de notre profession ! », dénonce Monique Debay, assistante sociale et membre de la commission exécutive confédérale de la CGT. La syndicaliste dénonce également la « rémunération au mérite des fonctionnaires » mise sur table par le gouvernement en janvier 2024 : « Cette mesure n'a aucun sens, il serait bon de rappeler que le lien social n'est ni chiffrable, ni quantifiable. »
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