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ESPAGNE

Syndicats, Podemos: le conflit de générations

4 mai 2015 | Mise à jour le 9 mars 2017
Par | Photo(s) : AFP / Javier Soriano
Syndicats, Podemos: le conflit de générations

Sortir de la crise, oui, mais pas comme ça. C’est le cri de ralliement des Comisiones Obreras (Commissions ouvrières), le premier syndicat espagnol en nombre d’adhérents, dans un pays gouverné par la droite du Parti populaire de Mariano Rajoy depuis fin 2011.

Pas de surprise dans ce pays ravagé par la crise économique et le chômage, ce sont les questions de la lutte contre l’austérité et de la bataille pour l'emploi qui ont rassemblé, ce 1er mai, les manifestants dans les rues espagnoles.

Près de 80 cortèges sont organisés, comme chaque année, un peu partout en Espagne, par une intersyndicale entre les commissions ouvrières et l’UGT. Mais le fait marquant de ces derniers mois, en Espagne, c’est l’ascension de mouvements citoyens issus des Indignados, qui ont investi la scène politique et sociale, damant parfois même le pion aux organisations syndicales traditionnelles en mal d’élan, notamment chez les jeunes.

Forts de leur succès électoral en mars dernier, les Podemos, ce parti antilibéral proche du Syriza grec, se retrouvent parfois en concurrence avec les syndicats traditionnels. Mais en ce jour de fête des travailleurs, anciens et NOUVEAUX acteurs sociaux ont défilé ensemble.

«Nous nous retrouvons, avec tous les mouvements sociaux, dans ce que nous appelons le “sommet social”», explique Fernando Lezcano, secrétaire d’organisation et communication des Comisiones Obreras. Cependant, même si le syndicat entretient des relations avec les quelque 190 organisations représentatives de la mobilisation sociale en Espagne, il y a des mouvements «où la présence syndicale est moins forte, où les protagonistes relèvent plus du caractère politique», précise-t-il, expliquant ainsi les distances souvent prises par les syndicats avec ces «nouvelles formations politiques».

 

https://infogr.am/taux_de_chomage_en_espagne

Une union qui serait néanmoins utile en cette année électorale importante pour l’Espagne. Les commissions ouvrières comptent effectivement profiter de ce 1er mai pour faire pression sur les différentes formations politiques, notamment sur la question d’un revenu minimum, y compris pour les Espagnols privés d'emploi.

«Nous avons près de 570000 familles qui ne touchent aucune aide publique, aucun soutien économique», constate Lezcano. Ce qu’il demande, c’est un revenu minimum «autours de 500 euros par mois et par personne.»