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INDUSTRIE

Thales, Safran : l’action redécolle dans l’aéronautique

19 janvier 2022 | Mise à jour le 19 janvier 2022
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La CGT Thales a des projets industriels sur plusieurs sites. Le 18 janvier 2022,  les salariés ont interpellé le ministère de l'Économie pour que soient opérés des investissements d'avenir. Parallèlement, les revendications salariales décollent dans l'aéronautique. La CGT Safran mobilise le 19 janvier 2022.
« Nous demandons des investissements dans nos différents sites et interpellons l'État actionnaire pour qu'il cesse sa politique de profitabilité à deux chiffres » explique Grégory Lewandowski, coordinateur CGT du groupe d'aéronautique et de défense Thales. Ce 18 janvier 2022, un rassemblement avait lieu devant le ministère de l'Économie avec des délégations venues de différents sites Thales, notamment celui de Pont-Audemer (Normandie) qui poursuit la mobilisation depuis la fin de l'année dernière ou de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), un des plus gros sites industriels de la vallée sur la rive du lac Léman. S'y étaient joints des salariés des sites de Vélizy, Méru et Chatou en région parisienne. La CGT dénonce le fait que le gouvernement exige 12 % de rentabilité dans Thales avec un versement de dividendes exorbitant : 40% du résultat net aux actionnaires. Une stratégie qui mène à la désindustrialisation, des délocalisations tant de la production que de la R&R et à la suppression d'emplois sur les territoires. L'avenir des sites de Thonon, Pont-Audemer, Vendôme, Châtellerault, Méru et Chatou est mis en péril.

« Thales n'anticipe pas l'avenir »

« Thales ne veut pas investir en matière de reconversion et d'anticipation sur l'avenir, et en particulier sur le site de Pont-Audemer en Normandie qui travaille sur des cartes SIM et où il n'y a plus d'investissements. Ils affirment que les cartes SIM vont vers la disparition, ce qui est vrai à l'échéance d'une décennie. Ceci étant, à ce jour elles continuent à être en croissance. Or nous avons des projets CGT pour progressivement reconvertir le site sur les composants, l'électronique et la réparation électronique », explique Laurent Trombini de la CGT -Thalès. A l'heure où la dépendance en composants électroniques est mise en évidence par la crise, l'idée de renforcer cette production est naturelle. En effet, Thales en produit déjà et ses productions surtout tournées vers le militaire lui ont permis d'acquérir une expertise rare pour des cartes plus sécurisées. Pour le syndicat, c'est une question de volonté ou pas de l'État actionnaire. « Thales a pourtant de très gros moyens financiers et les projets alternatifs de réindustrialisation que portent la CGT ne sont pas extrêmement coûteux » ajoute Gégory Ledanwoski.

La CGT porte des projets industriels

Pour la CGT, ce manque d'anticipation de Thales et l'absence d'investissement par l'État mettent en péril un des fleurons de l'industrie nationale. C'est pourquoi, les syndicats des sites ont planché sur différents projets industriels. Sur Pont-Audemer les deux sites de Châtellerault, la CGT demande des investissements pour une reconversion progressive vers la réparation électronique et la production de composants. « Les sites de Châtellerault (700 salariés) sont partiellement en sous-activité du fait de la situation, mais aussi des évolutions aéronautiques progressives en cours. Or ils ont tous les moyens de reconvertir une partie de l'activité vers la réparation de systèmes avec composants », précise encore Laurent Trombini.

Développer des technologies plus propres

Pour chacun des sites, la CGT a des propositions. Par exemple concernant les établissements de Châtou et de Méru qui produisent les générateurs et la distribution électriques des avions, il est indispensable de mettre des moyens urgemment. « L'électronique de puissance est une activité majeure pour le développement de l'aéronautique. S'il est question de faire évoluer la neutralité carbone des avions, on peut aussi travailler à la propulsion électrique des avions lors des déplacements au sol. Il y a tout un travail d'étude et de recherche autour de cela », détaille le syndicaliste.

Faire s'envoler les salaires

Outre les revendications sur les projets industriels et l'emploi, la CGT Thales exige une politique salariale de haut niveau. En cela, elle est rejointe par la CGT Safran. Dans cet autre groupe de l'aéronautique et de la défense, la CGT dénonce les 1.1 milliards en dividendes versés et le fait que les 800 plus hauts cadres se sont partagé 42 millions d'euros. En conséquence, la CGT Safran appelle à se mobiliser dans l'ensemble du groupe Safran le 19 janvier 2022. Décidément, le calendrier des luttes de l'aéronautique commence bien l'année ; le 18 janvier 2022 chez Thalès, le 19 janvier 2022 chez Safran, le 27 janvier 2022 avec l'appel interprofessionnel à une journée d'action, et enfin probablement encore d'ici le 7 février 2022, date où l'UIMM espère faire signer aux syndicats de la métallurgie la casse de leur convention collective.