Devant une salle comble et surchauffée, les sept leaders nationaux de l'intersyndicale (Philippe Martinez, CGT, Jean-Claude Mailly, FO – une première à la Fête de l'Huma, Bernadette Groison, FSU, Eric Beynel, Solidaires, Lilâ Le Bas, Unef, Clara Jaboulay, UNL, et Chloé Deverly, FIDL) ont réaffirmé, samedi 10 septembre, leur détermination à lutter contre la loi « travail » : exiger son abrogation ou, à défaut, tout faire pour empêcher son application.
Après plus de quatre mois de lutte au printemps, des initiatives l'été, les syndicats sont toujours à l'unisson en cette rentrée de septembre. Casse du Code du travail, violences policières, criminalisation des syndicalistes… les leaders syndicaux n'ont pas manqué de rappeler les vicissitudes d'un gouvernement dit de gauche face au mouvement social.
« Cette loi, on ne veut pas qu'elle rentre dans les entreprises », a lancé Philippe Martinez. Et, contrairement à ce que voudrait croire le gouvernement, qui prépare déjà les décrets d'application, « on est loin d'en avoir terminé avec elle », prévient Bernadette Groison. La responsable de la FSU a évoqué le besoin d'aller plus encore à la rencontre des salariés pour élaborer « un livre blanc de revendications sociales ». Conquérir de nouveaux droits et redonner de l'espoir aux salariés, c'est avec ce même objectif que Philippe Martinez a évoqué la réduction du temps de travail et de nouveaux droits pour les travailleurs.
Retrouvez l'intégralité du débat sur le site de la CGT
Côté riposte, la CGT et FO étudient également tous les recours juridiques possibles : questions prioritaires de constitutionnalité, non conformité aux règles de l'Organisation internationale du travail, devant les prud'hommes, en appel et en cassation.
Car l'urgence sociale est bien là. Philippe Martinez a rappelé que dans un certain nombre d'entreprises, les patrons, se croyant tout permis, commencent déjà la casse des droits. « La loi travail pourrait devenir très concrète pour de nombreux salariés. Dans les grandes entreprises qui donnent le ton, les accords régressifs sont prêts, l'encre est sèche ! Et c'est par exemple les 46 heures à Renault – mon entreprise –, un samedi sur deux de travail imposé. »
Quant aux organisations de jeunesse, elles ont réaffirmé avec ferveur et pugnacité que cette loi « travail » les concerne au premier plan. Pour l'Unef, Lilâ Le Bas s'est insurgée contre ce qu'elle appelle le « bizutage social » de la jeunesse et s'indigne : « Où est passée la question des jeunes chez le gouvernement. Aujourd'hui, sa seule réponse face à la détresse des jeunes, c'est le service militaire ou civique. » Des jeunes qui, dans leur grande majorité, connaissent déjà le monde du travail et sa précarité puisqu'ils doivent travailler pour se payer des études.
Ensemble, les secrétaires généraux des organisations syndicales ont aussi redit leur volonté de porter les questions sociales dans le débat public en lieu et place des questions identitaires et sécuritaires, et ce à quelques mois d'échéances électorales majeures.
Dans ce contexte, le rendez-vous du 15 septembre s'annonce comme un événement primordial de cette rentrée sociale.
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