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Malgré la crise sanitaire le gouvernement poursuit son projet de casse de la recherche publique

Ferc CGT
22 septembre 2020 | Mise à jour le 24 septembre 2020
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Alors qu'arrivent des dizaines de milliers d'étudiant·es supplémentaires, après une décennie d'austérité et de désengagement de l'État, l'enseignement supérieur et la recherche (ESR) manquent de postes, de locaux, de moyens. En temps normal, la rentrée universitaire aurait été très difficile, avec l'épidémie elle devient catastrophique.

La réponse du gouvernement : faire passer en force le projet de « Loi de programmation de la recherche » (LPR), pourtant rejetée depuis des mois par les personnels et leurs syndicats, notamment CGT, FSU, FO et Sud. Il poursuit un projet écrit avant le Covid et sans rien y changer, projet qui vise à renforcer la politique de recherche à court terme sur « appel à projet ».

Celle-là même qui a obligé des chercheurs à arrêter leurs recherches sur les virus de type coronavirus, faute de financement ! Comme l'a pointé le CESE, on ne peut pas soigner un système avec les outils qui l'ont rendu malade.

Au menu de cette LPR, la précarité renforcée des financements de la recherche : l'Agence nationale de la recherche (ANR), qui finance les « projets de recherche » sur 3 ou 4 ans, recevrait le plus gros des budgets et ceci au détriment des financements récurrents pour les laboratoires et de la recherche de long terme.

Et que dire d'une « programmation de la recherche » qui ne programme quasiment aucune création de postes de fonctionnaires (5000 sur 10 ans, sans calendrier) ? Il faudrait recruter au moins 70 000 postes de fonctionnaires et construire l'équivalent de 2 nouvelles universités tout de suite !

Mais c'est également la précarité accrue des personnels, avec l'introduction de « CDI de mission scientifique » et des « chaires de professeurs juniors » (recrutement en dehors de tout cadre statutaire pouvant représenter jusqu'à 10 % des fonctionnaires). La LPR contribuerait ainsi à casser le statut de fonctionnaire d'État de ses personnels, qui garantit leur indépendance scientifique vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques.

Le gouvernement reste sourd malgré le refus exprimé largement par les personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur public, il fait passer le texte en procédure accélérée et cherche à imposer aux organisations syndicales un protocole d'accord préalable qui les exclurait de toute discussion salariale pour plusieurs années en cas de non-signature.

Le 21 septembre, jour du début de l'examen du texte, des personnels et des étudiant·es se sont à nouveau réunis devant l'Assemblée nationale, avec des prises de paroles de représentant·es syndicaux et d'élu·es politiques.

Pour la CGT la seule solution est l'abandon de la LPR et du protocole d'accord, l'ouverture de véritables négociations sur le budget et les rémunérations et un plan massif de recrutement de fonctionnaires. Les mobilisations, commencées avant la crise sanitaire avec l'appel « Le 5 mars l'université et la recherche s'arrêtent », doivent se poursuivre et s'amplifier.

Vincent Martin, Ferc CGT