Les syndicats, le Labour et Corbyn
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Encore moins d'État, moins de solidarité, et plus d'aides aux plus riches. Margaret Thatcher considérait que la « société » n'existait pas. David Cameron en a visiblement retenu les leçons. Son ministre des Finances, George Osborne, a présenté au début du mois un budget dont l'un des principaux objectifs consiste à réduire encore les aides sociales pour diminuer les impôts et le budget de l'État.
En fait, le gouvernement Cameron entend dégager 20 milliards de livres (28,2 milliards d'euros) d'économies sur les dépenses de l'État en quatre ans, en plus des 12 milliards de livres estimés via de nouvelles coupes dans les dépenses sociales et de 5 milliards escomptés sur la lutte contre l'évasion fiscale. Et, après sa victoire aux législatives en mai dernier, David Cameron veut faire vite.
Le gouvernement juge les prestations sociales « insoutenables ». Peu importe que les entreprises soient responsables des coupes claires dans l'emploi pour que les profits des actionnaires augmentent. Peu importe que les employeurs bénéficient déjà du contrat zéro heure qui leur permet d'embaucher, mais pour n'employer qu'en fonction de leurs besoins sur un mois, une heure, quarante heures, zéro heure, les travailleurs devant attendre d'être « appelés »…
Il faudra, malgré cela, non pas favoriser l'emploi ni un minimum de répartition des richesses, mais réduire encore les allocations chômage, entre autres. « Ce sera un budget pour les gens qui travaillent », a annoncé George Osborne, quitte à faire passer ceux-ci pour des privilégiés ; et les privés d'emploi, pour des parasites sociaux. Quitte encore à développer la concurrence entre les travailleurs et à favoriser les divisions dans la société.
Outre les privés d'emplois, le gouvernement veut réduire les prestations familiales. Celles-ci, qui existent sous forme de crédit d'impôt, cesseront aussi à partir du troisième enfant. Quant aux aides au logement, elles seront limitées pour les plus jeunes et les moins précaires.
George Osborne demande aussi aux différents ministères d'identifier « comment ils vont participer à l'engagement du gouvernement de vendre, d'ici à 2020, des terrains de l'État pouvant accueillir au moins 150 000 logements ».
En revanche, le ministre a annoncé une baisse de l'impôt sur les sociétés de 20 % à 18 % d'ici à 2020. Même chose pour les banques. Il est vrai que HSBC avait tout simplement menacé… de quitter le pays. Il a aussi décidé de relever certains seuils d'imposition sur le revenu. Alors que l'impôt est la base d'un minimum de répartition des richesses.
Seule mesure positive : une refonte du salaire minimal horaire obligatoire, qui passera de 6,50 livres (9 euros) à 9 livres (12,5 euros), mais seulement pour les plus de 25 ans.
Saluant cette annonce, les syndicats britanniques dénoncent les autres mesures et l'orientation générale du budget. Le gouvernement « donne d'une main, mais reprend de l'autre », souligne le Trade Union Congress.
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