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Aérien

Un mouvement fantôme à Nantes Atlantique pour des retombées concrètes

5 décembre 2024 | Mise à jour le 5 décembre 2024
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Début novembre, une grève des pompiers a paralysé l'aéroport pendant deux jours. Un mouvement suivi par l'ensemble des effectifs – absents pour l’occasion… -, qui a porté ses fruits sur le plan des salaires, mais pas seulement.

Effectifs insuffisants, revalorisations salariales, reconnaissance de l'ancienneté et de la pénibilité du métier… Après un an de négociations vaines avec le concessionnaire de l'aéroport de Nantes Atlantique, Vinci Airports, les pompiers de la plateforme SSLIA (service de sauvetage et de lutte contre l'incendie des aéronefs), trente pompiers et six chefs de manœuvre, se sont mis en grève les 6 et 7 novembre.

Pas de pompiers, trafic perturbé

Ce mouvement avait ceci de particulier qu'aucun gréviste n'était présent sur place pour ne pas risquer d'être réquisitionné par le préfet. Sur place, ce sont des responsables syndicaux de la CGT Aéroport du Grand Ouest qui se sont faits leur porte-parole. Cette grève fantôme n'est toutefois pas passée inaperçue. Car comme dans tous les aéroports internationaux du monde, ces pompiers spécialisés dans les feux d'aéronefs sont indispensables au fonctionnement du site. Pas de pompier, pas de vol. Le premier jour, 97 avions sont restés cloués au sol. Le trafic (7 millions de passagers en 2024) a pu reprendre le vendredi matin après un dialogue social « concluant ».

Avancées en urgence

La priorité portait sur les embauches car, durant leurs gardes de 24 heures, ils sont « sept pour 160 à 170 passagers », indique Romuald Mariot, délégué syndical CGT. Or, sur le terrain, si un problème survient, il estime qu'un pompier reste « au moins un quart d'heure livré à lui-même avant que les autres arrivent. Ça fait beaucoup de mises en sécurité et de sauvetages pour une seule personne ». Et ce, d'autant qu'ils n'étaient plus que cinq ces derniers temps. Mission « impossible avec des pompiers de 60 ans ». Ces salariés, souvent en carrière longue, sont soumis au régime principal de retraite. La moyenne d'âge de la brigade est supérieure à 45 ans. À l'issue des discussions, les pompiers ont décroché des avancées « en urgence » et surtout l'ouverture d'un calendrier des négociations, espérées « depuis les grèves de 2023 contre la réforme des retraites ». En attendant, ils ont d'ores et déjà obtenu « trois recrutements dont un CDI ». Il en manquerait encore au moins un pour pallier les arrêts maladie ou maternité. Ils se sont aussi vu accorder une hausse de salaires, de 2 à 6% selon l'ancienneté, qui a permis de rééquilibrer les salaires. En effet, avec l'arrivée de Vinci Airports en 2010, les pompiers, jusque-là fonctionnaires, sont passés sous régime privé et ont pu négocier l'alignement de leur salaire sur les nouveaux entrants. « Certains jeunes touchaient autant, voire plus que ceux qui avaient 15 ans de service. » A cela, s'ajoute le calcul de la prime d'ancienneté désormais « sur 20 ans au lieu de 15». Suite des négociations en janvier.