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1er mai

Un 1er mai de lutte

30 avril 2019 | Mise à jour le 2 mai 2019
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Un 1er mai de lutte

Après les annonces d'Emmanuel Macron qui entend maintenir le cap de ses réformes libérales, l'heure est à la lutte pour répondre aux urgences, sociale, écologique, fiscale, démocratique, et pour améliorer la vie des travailleurs. CGT, FSU, Sud-Solidaire, Unef et UNL appellent ensemble à manifester le premier mai. À Paris et dans plusieurs villes, ils seront rejoints par les Gilets jaunes.

En annonçant à la presse, le 25 avril dernier, qu'il avait compris les revendications populaires face à l'injustice, mais en même temps qu'il ne changerait pas de cap, Emmanuel Macron imaginait-il réellement calmer l'exaspération sociale et mettre un terme aux mobilisations syndicales ou à celles des Gilets jaunes ?

Revendications et propositions

La justice fiscale ? Il maintient l'ISF. Et, au lieu d'une révision de l'impôt qui s'appuierait sur les grandes fortunes et les bénéfices des actionnaires, renforcerait l'impôt sur le revenu pour réduire la TVA, il annonce la réduction de l'IR au détriment, notamment, des services publics. Et le gouvernement persiste dans la volonté de supprimer 120 000 fonctionnaires.

La sollicitation des plus fortunés ? Ils se contenteront du mécénat pour la reconstruction de Notre-Dame dans les délais voulus par le locataire de l'Élysée sans prendre le temps du diagnostic, 1170 spécialistes réclamant au contraire dans une lettre ouverte prudence et expertise.

Les salaires ? Le Smic ? Rien. Au mieux, il en appellera à la bonne volonté des grandes entreprises pour qu'elles versent aux salariés une prime sans cotisation à la sécurité sociale et sans qu'elle n'entre en jeu pour le calcul de la retraite.

Les retraites ? Il annonce le maintien de l'âge légal de départ à 62 ans, mais avec des décotes. Le temps de travail ? Il souhaite qu'il augmente, alors que la France connaît un taux de productivité parmi les plus élevés de l'OCDE et que le niveau de chômage appelle au contraire au partage du travail et une réduction du temps de travail, la CGT proposant la semaine de 32 heures. Les retraités ? Seules les petites retraites s'aligneront peu ou prou sur l'inflation. Cela « ne compense pas tout ce qu'on leur a pris avant. On ne remet même pas les compteurs à zéro », a protesté Philippe Martinez.

L'urgence écologique ? Rien. L'investissement pour l'industrie ou pour la recherche ? Pas davantage. La démocratie ? C'est toujours Jupiter qui décide.

On comprend que Gilets jaunes et syndicats ne puissent s'en contenter. La manifestation du samedi 27 avril, après plus de cinq mois de mobilisation, en a témoigné.

Urgences

La CFDT, de son côté, estime que le président « a infléchi son discours sur plusieurs points et montré une volonté de prendre en compte les réalités vécues », mais ajoute « il manque des annonces fortes et engageantes face à l'urgence écologique » et « aucune mesure ne concerne les hauts revenus et les plus gros patrimoines ». Quant à travailler plus, la centrale de Laurent Berger considère qu'il s'agirait déjà de « travailler tous ».

La CGT, pour sa part, loin de se contenter de dénoncer la poursuite et l'accélération des réformes libérales, formule dix-neuf propositions concrètes, qui concernent cinq urgences, sociale, écologique, fiscale, démocratique, et pour améliorer le quotidien des travailleurs. « On le sait, le système libéral et mondialisé ne profite qu'aux multinationales et aux très riches. 87 % de nos concitoyens demandent un changement de politique économique et sociale. La lutte pour la justice sociale, fiscale ou la justice climatique est un tout, un même combat visant à changer de système », rappelle-t-elle.

Un premier mai de luttes

C'est dans ce contexte que la CGT, la FSU et Sud-Solidaires appellent au niveau national à défiler partout le 1er mai, « ensemble, résolus et engagés ». Rejoints par l'Unef et l'UNL, salariés, retraités, jeunes, privés d'emploi, défileront à l'occasion de cette « journée d'action et de mobilisation internationale pour les droits des travailleurs, le progrès sociale, la paix et la solidarité ». Plus de 300 manifestations sont d'ores et déjà prévues. À Paris, le défilé intersyndical partira à 14 h 30 de Montparnasse, avec la participation des Gilets jaunes. Certains syndicats ou unions départementales de FO devraient également se joindre aux défilés unitaires.

En jeu également : les libertés contre la répression. Le 4 avril, le Conseil constitutionnel a censuré l'article 3 de la loi dite « anticasseurs » voulue par le gouvernement, qui permettait aux préfets d'interdire à une personne de manifester sur la base de simples suspicions ; en portant atteinte à la liberté fondamentale de manifester de l'ensemble des citoyens. « L'occasion de rappeler au gouvernement que nous sommes encore dans un État de droit et qu'au lieu d'empêcher le peuple de manifester il serait temps de les écouter ! », souligne la CGT.

« Le 1er mai 2019 sera placé sous le signe de la reconquête de nos acquis sociaux — déjà largement rognés et pourtant toujours dans le viseur du président de la République et du gouvernement — et de la conquête de nouveaux droits pour les travailleurs, car ce sont eux qui créent de la valeur », annonce la confédération. Et elle rappelle aussi que « Les mobilisations populaires ces dernières semaines en Algérie, au Soudan ou ailleurs à travers le monde démontrent le rejet par les peuples des régimes totalitaires, despotiques et corrompus et exigent le respect des droits de l'Homme et la mise en place de véritables démocraties. »

 

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