30 avril 2016 | Mise à jour le 14 février 2017
Par
Dee Brooks
| Photo(s) : Hacquard et Loison/Leemage
Puisant aux sources des mythes basques, Dolorès Redondo signe « Une offrande à la tempête », roman noir qui clôt sa trilogie. L'inspectrice Amaia Salazar y enquête sur des infanticides qui la touchent de près…
La scène d'ouverture du roman plonge tout de suite le lecteur dans un climat oppressant qui ne le lâchera pas avant la dernière page. Dans les trois volets de sa « trilogie du Batzan » (autre nom de la Bidassoa, fleuve qui arrose le sud-ouest du Pays basque jusqu'à Hendaye), Dolorès Redondo nous conte le combat contre le mal absolu, qui jonche la terre basque, tout au long du fleuve, des cadavres de victimes innocentes : nourrissons, très jeunes femmes…
Au gré des mythes et légendes, il porte divers noms, ici Inguma, supposé s'abreuver au souffle de ses petites proies en les étouffant. Si, dans la mythologie locale, existent aussi des forces protectrices, comme le basajaun qui hante la forêt et prévient du danger, il faudra surtout que l'inspectrice Salazar mobilise toute son énergie pour combattre l'horreur.
D'autant que le mal peut adopter de nombreuses apparences, certaines très respectables, voire séduisantes et que les proches de la policière ne sont pas à l'abri de son emprise…
Bien qu'elle ne soit pas historienne, comme sa célèbre collègue en littérature noire, Fred Vargas, Dolorès Redondo sait enraciner ses romans dans un territoire riche en imaginaire, une terre frontière très marquée, notamment, par des récits de sorcellerie, de sacrifices humains et de superstitions.
Une offrande à la tempête, de Dolorès Redondo.
Mercure Noir. 528 pages. 23,80 €.
À retrouver aussi : Au milieu coule une rivière