Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
Au musée de l’Histoire vivante de Montreuil, la rétrospective « #Ouvrier·e·s au musée » tente une plongée dans l’histoire des travailleurs, d’hier à... Lire la suite
La galerie photographique montreuilloise Lumière des Roses présente jusqu'au 8 décembre un ensemble photographique tout à fait inédit puisqu'il s'agit de 150 photos d'anonymes collectées patiemment pendant une dizaine d'années par les galéristes Marion et Philippe Jacquier.
Peu de traces photographiques conséquentes existant sur la Zone (en dehors de l'album « Les Zoniers » de l'incontournable Eugène Atget), ce travail documentaire n'en a que plus de valeur mémorielle et historique. En effet, les galéristes ont veillé à identifier avec le plus de précision possible les lieux et époques photographiés. Ce qui, présenté à Montreuil où passait une partie de la Zone constitue une intéressante mis en abyme…
En 2018, tous les interstices de nos villes et les portes closes de l'Europe cachent une misère contemporaine non moins profonde (c’est ce que révèlent les installations photo et vidéo de Lucille Boiron et Stéphane Goudet au sein de cette exposition), le succès remporté par cette exposition qui a accueilli plus de 1 000 visiteurs la première semaine témoigne de l'intérêt que la population porte à une histoire un peu laissée à l'abandon.
Pourtant, avant le percement du boulevard périphérique et jusqu'au milieu des années 1960, de petites poches de cette « Zone » demeurèrent. La mémoire de ceux qui y vécurent où en furent les voisins mériterait elle aussi d'être collectée avant qu'elle ne disparaisse. Le petit catalogue de l'exposition est, à cet égard, une première étape que des chercheurs ne manqueront pas d'étoffer au cours de années.
« La Zone » . Galerie Lumière des Roses. 12-14 rue Jean-Jacques Rousseau. 93100 Montreuil.
HistoireSous Louis-Philippe, en 1840, l'État décide d'édifier autour de Paris une vaste enceinte, zone de servitude militaire de 250 mètres de large sur 34km de long, supposée permettre un éventuel déploiement d'artillerie.
Les fortifications militaires proprement dites occuperont environ 140 mètres de large dans cet anneau. Des terrains légalement expropriés, alors que la partie restante, inconstructible et rebaptisée « la Zone » ne sera jamais expropriée et les propriétaires des terrains jamais indemnisés.
Mais après l'inefficacité avérée de ces fortifications face à l'offensive allemande de 1871, cet espace libre de toute construction, sorte de grande ceinture en friche autour de la capitale, va peu à peu devenir un espace de liberté et de promenade. Au tournant du siècle, tout ce que la ville compte d'exclus, rejetés de la ville comme du logement, va investir ces terrains à l'abandon qui vont se couvrir de constructions plus ou moins précaires, parfois de vieux pavillons sous-loués le plus souvent de simples baraques insalubres construites de bric et de broc. Entre les deux guerres mondiales, l'immense bidonville circulaire ainsi constitué comptera plus de 40 000 habitants (dans les années 1930, la population de Paris atteignant un pic de 2 850 000 habitants).
Le gouvernement de Vichy, toujours prompt à stigmatiser des boucs émissaires idéaux, fera même réaliser des photographies de ces taudis et cabanes de fortune qui abritaient des familles nombreuses, comparant leurs volées de gamins s'égaillant comme des moineaux, aux bagnes d'enfants !
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