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Gilets jaunes

Une première réponse syndicale aux annonces d'Emmanuel Macron

14 décembre 2018 | Mise à jour le 17 décembre 2018
Par et | Photo(s) : Bapoushoo
Une première réponse syndicale aux annonces d'Emmanuel Macron

Manif Interpro Paris 14 dec 2018

Les syndicats de salariés – CGT– FO – Solidaires et de la jeunesse – UNL et Unef – appelaient à se mobiliser pour répondre à l'état d'urgence économique et social. Petit tour d'horizon dans les rangs du cortège parisien.

Augmenter le Smic, les salaires, les pensions de retraite, le point d'indice de la fonction publique, telles étaient les principales revendications portées par les syndicats qui manifestaient, ce vendredi 14 décembre, dans les principales villes de France

Communiqué de la CGT sur cette journée de mobilisation du  décembre 2018

Dans le cortège parisien qui défilait depuis la place de la République jusqu'à celle de la Nation, le sentiment dominant était clairement la colère : contre l'injustice fiscale et sociale du gouvernement Macron ; contre sa politique d'austérité budgétaire et les conséquences délétères qui frappent les plus démunis.

Bref, un ras-le-bol général que la traditionnelle joie de manifester n'aura pas atténué cette fois-ci. « C'est une période politique très difficile pour une majorité de Français comme l'ont révélé les gilets jaunes qui ont choisi une forme de mobilisation très frontale pour exprimer leur colère» , explique un manifestant qui se dit très inquiet pour l'avenir.

Comme tant d'autres croisés dans le cortège, il considère que la manifestation de rue ne suffira pas pour peser contre ce gouvernement obstinément sourd aux revendications sociales portées par les syndicats. Il espère de la CGT qu'elle propose d'autres formes de mobilisation permettant d'impliquer davantage les salariés, en amont des actions. « En Seine et Marne, beaucoup de salariés sont en grève, mais n'ont pas rejoint la manifestation parisienne, soit parce qu'ils occupent leur usine, soit en raison des frais de transport, trop onéreux », indique Patrick Masson, secrétaire général de la CGT 77.

Gabriel Gaudy, secrétaire général de l'Union régionale Ile de France FO estime qu'il faudrait revenir à des pratiques syndicales de proximité, « Tenir des assemblées générales intersyndicales dans les entreprises, définir avec les salariés les cahiers revendicatifs à porter, ensuite, dans les actions collectives ».

Les lycéens exaspérés

Colère très palpable également chez les plus jeunes, lycéens et étudiants franciliens venus manifester à Paris. Ils dénonçaient pêle-mêle les violences policières et les violences sociales induites par les réformes Parcoursup et du baccalauréat : « Ne me chipez pas mon avenir », « Non au tri sélectif », « Le fric dans vos poches, des frites à la cantoche », « Nous ne serons pas sages ! », « Ne touchez pas à nos lycéens », pouvait-on lire sur leurs pancartes et banderoles.

Là encore, dominait un sentiment d'exaspération générale à l'égard des politiques du président Macron, tant sur le fond que sur la forme : « Blanquer, c'est le vieux monde qui décide de notre avenir sans nous consulter, sans associer ni nos professeurs, ni nos parents ni aucun de nos représentants », explique, dépitée, Raphaelle, une lycéenne de Seine-Saint-Denis.

« On n'en peut plus de ce vieux monde en total décalage avec ce notre réalité et avec nos aspirations, on en a marre de de ces méthodes autoritaires et de ces réformes hors sol qui nous laissent sans perspectives d'avenir », ajoute Sofiane en brandissant sa pancarte « Non à l'école de la défiance ».

En colère, dépités mais pas blasés, les lycéens se disent déterminés à intensifier le rapport de force avec le gouvernement. Le 18 décembre, ils seront à nouveau dans la rue, avec la CGT qui appelle à une nouvelle manifestation pour élever le rapport de force.