Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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Au terme de deux jours de réunions de crise à Bercy, mardi et mercredi, GM&S Industry – l'équipementier automobile de La Souterraine (Creuse) en redressement judiciaire depuis décembre – bénéficierait d'une offre de reprise partielle, indique l'AFP. C'est GMD, la seule entreprise à s'être montrée intéressée par GM&S, qui a fini par la mettre sur la table mercredi soir. L'emboutisseur stéphanois (650 millions de chiffre d'affaires, 29 sites industriels en Europe et sur le pourtour méditerranéen), engrangerait ainsi les bénéfices d'une négociation acharnée, menée sous la houlette du ministère des Finances, mais qui ne concède rien aux salariés. Au risque d'attiser leur colère. Pour l'heure, GMD propose de ne reprendre que 120 des 277 salariés de GM&S, et refuse de verser des indemnités supérieures à la loi aux futurs licenciés. Bien loin des exigences posées par les représentants syndicaux CGT qui avaient fait le déplacement à Paris pour négocier.
Le 23 juin dernier, le tribunal de commerce de Poitiers avait mis sa décision sur le sort de GM&S en délibéré jusqu'à demain vendredi, terme de la période d'observation. Un délai qui devait permettre à l'unique repreneur potentiel, GMD, de finaliser son offre formulée sous réserve « du financement d'un plan d'investissements de 10 millions d'euros et d'un accompagnement des pouvoirs publics ». Depuis, alors qu'à Paris les négociations se poursuivaient au sein de la cellule de crise entre le ministère de l'Économie, les constructeurs automobiles clients de GM&S, GMD et les représentants syndicaux, la tension est montée d'un cran à La Souterraine. Des ouvriers en colère ont allumé des feux de pneus et de palettes – contenus dans des bennes – à l'intérieur de l'enceinte de l'usine occupée.
Et pour cause : mercredi, GMD, qui n'avait toujours pas déposé d'offre au tribunal de Poitiers, avait vu la quasi-totalité de ses exigences satisfaites au fil des réunions, mais sans lâcher quoi que ce soit aux représentants des salariés, notamment sur les indemnités de licenciement. Bercy a en effet obtenu de PSA et de Renault qu'ils donnent des gages sur l'avenir, pour convaincre GMD de déposer son offre au plus vite : les deux constructeurs automobiles ont ainsi confirmé le montant des commandes sur lequel ils s'étaient engagés lors d'entretiens précédents – respectivement 10 et 12 millions d'euros annuels sur trois ans –, indiquait mercredi le communiqué, un brin victorieux, du ministère de l'Économie. Ils ont de plus annoncé leur intention d'apporter un soutien financier aux investissements de GMD. Renault et PSA contribueront ainsi à hauteur de 9 millions d'euros à la modernisation du site, en particulier de l'outillage.
Le ministère de l'Économie aura donc fait beaucoup pour sauver le site de GM&S Industry et épargner ainsi à Emmanuel Macron un début de quinquennat marqué par une faillite industrielle emblématique. Le 9 juin dernier, il avait fait le déplacement chez GM&S, le deuxième employeur privé de la Creuse, et avait promis aux salariés la mise en place d'une cellule de crise. Chose dite, chose faite, mais celle-ci ne leur a cependant pas permis d'avoir gain de cause en ce qui concerne le maintien de l'emploi.
Pire ! Acceptant de négocier sur la base d'une offre de reprise de seulement 120 salariés, les représentants syndicaux n'ont pas, pour autant, obtenu des dirigeants de GMD qu'ils acceptent le versement d'indemnités supra-légales aux ouvriers qui vont perdre leur travail. Une attitude jugée « inadmissible et indigne » par la CGT. Le syndicat qui estime s'être trouvé « face au mur » accuse les dirigeants du groupe stéphanois de « chantage », le dépôt d'une offre tangible de GMD se faisant toujours attendre. De surcroît, PSA et Renault se sont opposés à l'idée d'aider GMD à financer le volet social. Ce jeudi, la négociation pourrait cependant se poursuivre sur cette question. À cette heure, rien n'est ni totalement perdu ni totalement gagné, et la tension est toujours vive sur le site de La Souterraine. Il reste à GMD à déposer sa proposition de reprise partielle, en bonne et due forme, avant demain vendredi, faute de quoi le tribunal de commerce de Poitiers prononcera la liquidation judiciaire de GM&S.
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