Quelle réponse syndicale sur la Catalogne ?
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Acquittés ! Le Tribunal de Getafe (près de Madrid) a rendu son verdict le 17 février 2016 après cinq années d'acharnement judiciaire contre les syndicalistes CC.OO et UGT d'Airbus.
Accusés d'avoir bloqué leur usine et exercé des violences envers la police antiémeute, les intéressés encouraient des peines de plus de huit ans de prison. En réalité, c'est la police qui a fait usage de violence – notamment en tirant des coups de feu en l'air – et non l'inverse. Les faits reprochés remontent à septembre 2010, où à l'occasion d'une grève générale ils ont été inculpés sous le coup de l'article 315.3 du Code pénal espagnol.
Une disposition franquiste ressortie des poubelles de l'histoire lors d'une récente et très contestée réforme pénale. Cet heureux épilogue est salué dans toute l'Europe. Quelque 292 autres travailleurs restent cependant à ce jour sous le coup de cet article, dont l'abrogation est exigée par les syndicats européens.
« C'est une victoire pour les syndicats espagnols et pour les travailleurs qui ne faisaient qu'exercer leurs droits fondamentaux », déclare Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL Global Union, qui invite à poursuivre la bataille pour l'éradication de l'article 315.3.
La CES a également pris fait et cause pour cette affaire d'une extrême gravité. Son secrétaire général, Luca Visentini, déclare notamment : « les syndicats et le droit de grève sont soumis à des attaques dans plusieurs pays et cette affaire espagnole comme le projet de loi du gouvernement britannique en sont des exemples particulièrement choquants ».
L'Espagne n'est en effet malheureusement pas le seul pays européen où le droit de grève est attaqué. En Grande-Bretagne, une récente loi limite les actions syndicales, et notamment le droit de grève dans « six services publics essentiels » où elle ne serait autorisée qu'à condition qu'elle recueille au moins 40 % de votants. En Belgique, la FGTB est accusée d'avoir accidentellement provoqué un décès suite à des actions de grève en octobre dernier. Le gouvernement évoque ainsi l'éventualité d'une limitation des actions de grève.
Le parallèle entre les huit d'Airbus en Espagne et les huit de Goodyear en France est assez frappant. Des syndicalistes injustement accusés de violences dont ils ne sont pas les auteurs, et une justice qui s'acharne des années durant de menaces de peines d'un autre âge. La décision du Tribunal de Getafe démontre que, quelle que soit la longueur du combat, il ne faut rien lâcher sur les droits fondamentaux.
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Huit ans de prison pour faits de grève ! C’est la peine dont sont passibles huit syndicalistes des commissions ouvrières et un de l’UGT d’Airbus Getafe (près de Madrid)... Lire la suite