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DROITS DES FEMMES

Violences sexistes et sexuelles : « le vieux monde doit disparaître »

12 janvier 2024 | Mise à jour le 19 janvier 2024
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Violences sexistes et sexuelles : « le vieux monde doit disparaître »

Rassemblement contre les violences faites aux femmes, Paris 11 janvier 2024

Réunis à l'appel de plusieurs associations féministes, une centaine de manifestants.tes se sont rassemblés sur la Place Saint-Augustin (Paris 8), jeudi 11 janvier, pour dénoncer le choix assumé d'Emmanuel Macron de défendre publiquement l’acteur Gérard Depardieu, accusé de violences sexuelles. Les syndicats CGT, FSU, Solidaires, Unef, Union étudiante étaient présents. Au même moment, d’autres rassemblements avaient lieu partout en France.

Un froid saisissant qui n'atténue ni la colère ni la sidération pour la centaine de manifestants.tes rassemblés sur la Place Saint-Augustin à Paris, ce jeudi 11 janvier en fin de journée. Sous la bannière « Grève féministe », associations féministes et syndicats (FSU, UNEF, Solidaires, Union étudiante, CGT Spectacle) ont pris la parole pour dénoncer « l'impunité et l'immunité » qui protège encore les agresseurs sexuels. « On est là pour crier notre colère contre le président de la République, qui au nom de la présomption d'innocence, se permet d'occulter le fait que Gérard Depardieu est poursuivi pour viols et agression sexuelles depuis 2020 et qui se permet de dire que les féministes organisent une chasse à l'homme ! » scande Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes. Un message fort faisant directement écho aux propos tenus par le président de la République, Emmanuel Macron qui sur le plateau de « C à Vous », il y a trois semaines, déplorait une  « chasse à l'homme » tout en affirmant que « Gérard Depardieu rend fière la France ». Un soutien indéfectible à l'acteur français visé par deux plaintes pour viol, une plainte pour agression sexuelle et seize témoignages de harcèlement sexuel. Ce soir-là, ni même plus tard aucun message de solidarité à l'égard des victimes ne fut prononcé par Emmanuel Macron. « Porter plainte pour viol est un fastidieux parcours de la combattante, ça dure des années, votre parole est remise en cause en permanence. Les femmes iraient donc en justice par perversité, par mythomanie ? » interroge Coralie, membre du collectif « Osez, le féminisme ! ». La dernière enquête de victimation de l'Insee (« Cadre de vie et sécurité ») révèle des chiffres sidérants : seulement 0,6 % des viols ou tentatives de viol auraient donné lieu à une condamnation en 2020.

« 70 % des victimes ne souhaitent pas parler »

Les récentes révélations de l'émission Complément d'enquête diffusée le 7 décembre 2023 ont mis en lumière l'omerta dans le monde du cinéma français autour de Gérard Depardieu, montrant la tolérance des équipes de tournages face aux comportements problématiques de la star. Le documentaire montrait comment l'acteur s'arroge le droit de vie ou de mort sur la carrière des femmes en se comportant comme un agresseur vis-à-vis de ces dernières. Oser parler est donc une énorme prise de risque pour ces femmes, ce qu'a rappelé Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT, venue sur place : « Les violences sexistes et sexuelles sont encore massives dans le monde du travail et l'affaire Gérard Depardieu l'illustre tout à fait. Au travail, il y a encore 10 viols ou tentatives de viols par jour. 70 % des victimes ne souhaitent pas en parler à leurs employeurs, car elles peuvent se voir écartées voir même accusées d'instaurer un mauvais climat au sein de leur lieu de travail. »