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« Les femmes ont été en première ligne face à la crise sanitaire » ”

Sophie Binet, Louis Erb et Rachel Silvera
29 juin 2020 | Mise à jour le 29 juin 2020
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Dans une note publiée le 18 juin dernier sur le site de l'Ugict-CGT (Ingénieurs, cadres, techniciens) Sophie Binet, Louis Erb et Rachel Silvera mettent à profit les données fournies par l'enquête de l'organisation syndicale sur « les conditions de travail et d'exercice de la responsabilité professionnelle pendant le confinement » pour analyser plus particulièrement la situation des femmes durant cette période.
Les trois auteurs sont respectivement co-secrétaire générale de l'Ugict-CGT, chargé d'étude à la Dares et universitaire.

Premier des nombreux constats qu'établit la note : Les femmes ont été « davantage exposées aux risques de contamination » car elles occupent majoritairement les métiers en contact avec le public.
Les femmes sont en effet surreprésentées dans le commerce, la santé ou encore les services à la personne. Et elles sont « 7 sur 10 à déclarer que leur activité habituelle est essentielle au pays contre 6 hommes sur 10 ».

Pendant le confinement les secteurs en contact avec le public sont parmi ceux où « le travail s'est intensifié » détériorant par conséquent les conditions de travail.
Outre l'intensification du travail en présentiel, le télétravail a également contribué à la dégradation des conditions de travail des femmes. Notamment pour les enseignantes. « Le télétravail cumulé à la garde d'enfants exacerbe les inégalités de genre chez les enseignant.e.s » relèvent les auteurs, faisant référence à une enquête de l' Union nationale des syndicats de l'éducation nationale CGT (Unsen).

Les femmes ont été aussi « en première ligne pour pallier à la fermeture des crèches et des écoles »

« En même temps » qu'elles subissaient une forte dégradation de leurs conditions de travail, les femmes ont été « les plus touchées par la surcharge de tâches domestiques liées à la fermeture des écoles » pointent les auteurs. « On mesure la pression qui a pesé et pèse encore sur les femmes », ajoutent-ils.

La fermeture des écoles s'étant traduite pour les femmes par plus de 4 heures de tâches domestiques supplémentaires elles ont dû faire face à une plus forte hausse de leur charge de travail que les hommes (36% contre 29%). Par ailleurs, à situation équivalente (chômage partiel, télétravail…) au sein du couple, « dans 7 cas sur 10, ce sont les femmes qui ont pris un congé maladie pour garde d'enfants », notent les auteurs.

Accroissement de la charge mentale et de la charge émotionnelle, tensions familiales, violences conjugales physiques ou verbales… sont des sujets également abordés dans la note publiée par l'Ugict-CGT. Chiffres à l'appui, celle-ci dresse le tableau de la situation des femmes pendant le confinement tout en mettant en regard ses résultats avec ceux d'autres travaux : l'étude de France Stratégie sur les métiers – notamment à prédominance féminine – par temps de confinement ou le sondage d'Opinion Way pour le cabinet Empreinte Humaine sur l'état psychologique des salarié.e.s au cours de la période. Des résultats corroborés par une étude de l'Insee récemment publiée.

 

L'Ugict-CGT publie une étude inédite sur les conditions de travail en confinement

68% des écarts de salaires entre les femmes et les hommes sont dus à la « ségrégation professionnelle », estime l'Insee.