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On observe bien aujourd’hui dans les pays de l’OCDE la succession d'évolutions que Karl Marx avait prévues ”

Patrick Artus - responsable des études économiques de la banque et membre du conseil d’administration de Total
6 février 2018 | Mise à jour le 7 février 2018
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C'est dans une note publiée le 2 février que le responsable des études économiques chez Natixis rend cet hommage au penseur allemand dont on célèbre le bicentenaire de la naissance (5 mai 1818 à Trèves). Patrick Artus décompose les trois temps de la dynamique du capitalisme : Il constate d'abord une « baisse de l'efficacité des entreprises des pays de l'OCDE », qui risque de réduire le rendement du capital. Ensuite, une captation par les entreprises d'une plus grande part de la valeur ajoutée, au détriment des salariés, dont la rémunération diminue  afin d'éviter une chute de leur profitabilité avec cependant une limite : « l'impossibilité de réduire les salaires en dessous d'un certain niveau », correspondant au « salaire de subsistance ». Et enfin, dans un troisième temps, les capitalistes se lancent dans la spéculation immobilière, le rachat de leurs propres actions pour en soutenir le cours ou encore misent sur des bulles telles que la monnaie virtuelle (Bitcoin).

Il ne faut sans doute pas miser un kopeck sur la conversion au marxisme de notre banquier et administrateur de Total, mais sa conclusion sonne comme un aveu d'échec ou une prédiction cynique lorsqu'il affirme : « Cette dynamique aboutit nécessairement d'une part à la hausse des inégalités de revenu, d'autre part à des crises financières ». La théorie du « ruissèlement » qui justifie les cadeaux aux riches pour assurer la prospérité de tous ne serait donc que fantaisie ?