La fin de quatre ans de présidence Trump
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Cathy Feingold : Obama voulait changer les choses. Son expérience de terrain a séduit les syndicats qui attendaient beaucoup de sa présidence.
Il y a eu de très bonnes réformes, comme celle des heures supplémentaires dont ont bénéficié de nombreux cadres faiblement rémunérés, dont les heures supplémentaires n'étaient pas payées jusque-là. Certaines dispositions de la très controversée réforme de l'assurance maladie, « l'Obamacare », posent encore problème, mais étendre l'accès à l'assurance maladie est très important.
En revanche, les huit dernières années n'ont pas été fastes pour les travailleurs américains. Les inégalités se sont creusées. La productivité augmente, les PDG gagnent 350 fois ce que touche le travailleur moyen. En matière d'immigration, il y a eu plus de reconduites à la frontière sous Obama que sous n'importe quel autre président.
Obama a aussi cette vision d'un « traité commercial du XXIe siècle ». Les syndicats participent aux négociations autour du traité transpacifique depuis cinq ans. Le manque de clauses sur les libertés syndicales ou sur les conditions de travail nous déçoit beaucoup. Nous voulons des règles sociales et environnementales, tant pour les échanges avec l'Asie qu'avec l'Europe.
Cathy Feingold : Nous sommes très impliqués. Nos militants sont déployés dans les États cruciaux, comme le Nevada, la Pennsylvanie, l'Ohio ou la Floride. Avant les primaires, certains de nos militants étaient pour Sanders, d'autres pour Clinton. Maintenant qu'Hillary Clinton a été désignée, nous la soutenons.
Donald Trump cherche à séduire les travailleurs, notamment sur la question des traités commerciaux, et certains d'entre eux, chez les hommes blancs de la classe ouvrière, n'y sont pas insensibles. Mais Clinton est plus encline à travailler avec nous et représente davantage nos problématiques.
Cathy Feingold : Notre pays est en plein bouleversement. Les questions du racisme, du port d'arme, sont au cœur des inquiétudes. Les accords de libre-échange également. Du point de vue de l'environnement, Trump est « climato-sceptique ». Si Clinton est élue, elle sera plus progressiste sur le climat et l'accord de Paris.
Sur la question des salaires, le débat est bloqué au niveau fédéral, alors des mouvements comme Fight For $15 se tournent vers les États fédérés pour revendiquer 15 dollars de l'heure. Il y a aussi une dynamique sur la question des congés maladie et familiaux. À l'heure actuelle, un Américain peut ne pas avoir de congés. Enfin, les attaques contre les syndicats sont intenses.
« Doit à travailler : un intitulé trompeur »
Pour créer un syndicat dans une entreprise américaine, 30 % des salariés concernés doivent d'abord signer une pétition, ce qui les expose aux pressions patronales. Une fois le syndicat créé, les représentants du personnel négocient les salaires, les assurances sociales et les conditions de travail de tous.
En contrepartie, membre du syndicat ou non, tous doivent payer une cotisation. Contrairement aux apparences, les législations « Right to work » limitent le pouvoir des syndicats en prévoyant, pour chaque salarié, le droit de se désolidariser et de ne plus cotiser.
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