17 octobre 2017 | Mise à jour le 17 octobre 2017
Le 17 octobre 1961, à l'appel de la fédération de France du FLN, des dizaines de milliers d'Algériens manifestent pacifiquement à Paris contre le couvre-feu que leur a imposé le gouvernement. Un couvre-feu discriminatoire, ce qui les amène à défendre le droit à l'égalité, outre le droit de l'Algérie à l'indépendance alors que les négociations se sont ouvertes en mai. Sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, quelque 150 d'entre eux sont frappés, assassinés, jetés à la Seine, des milliers emprisonnés et torturés.
Comme le montre l'historien Gilles Manceron dans un récent papier publié sur Mediapart, les notes, révélées récemment, du ministre de l'Information (lui-même ancien résistant, favorable au choix de De Gaulle de négocier) confirment l'hypothèse de la division, au sein même du gouvernement français, entre les partisans de la négociation et du droit du peuple algérien à l'autodétermination, d'une part, et les défenseurs de l'Algérie française, soutenant de fait l'OAS, d'autre part. Parmi ces derniers, Michel Debré et Maurice Papon.
Aujourd'hui, cependant, comme le rappelle l'Urif-CGT, « la France n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu'elle a menées – en particulier la guerre d'Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d'horreurs qu'elles ont entraînés, comme ce crime d'État que constitue le 17 octobre 1961 ».
Commémorant aujourd'hui ce massacre avec de nombreuses associations de défense des droits humains et de lutte contre le racisme, l'Urif-CGT précise qu’« une nouvelle plaque sera symboliquement apposée avec l'inscription suivante : “À la mémoire des centaines d'Algériens tués lors des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961par des policiers agissant sous l'autorité du préfet Maurice Papon. Reconnaissance de ce crime d'État” ».