Le fascisme ne passera pas ?
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En plein séminaire « détente et défiscalisation » le yacht de Bernard Arnault où ont embarqué les patrons du CAC40 coule, frappé par un mystérieux projectile.
Pendant que ce petit monde barbote et peste d'avoir embauché un équipage d'intérimaires et que Laurence Parisot tweete un SOS, les naufragés échouent à Mouisos, île grecque dévastée par les plans d'austérité…
Ainsi débute la douzaine de saynètes BD de cet album absolument réjouissant où Isa n'épargne aucun de ces « entrepreneurs », version managériale des seigneurs de droit divin du Moyen-Âge ayant droit de vie et mort sur des serfs corvéables à merci.
Entre l'immunité parlementaire en kevlar de Serge Dassault, Arnaud Lagardère scotché à sa ravissante épouse dont DSK tente de récupérer le « 06 », les dîners du Siècle avec leurs chiens de garde médiatiques ou le feuilleton des invendables Rafale, Laurence P., la pauvrette, a fort à faire. On la plaindrait presque !
Tandis que Serge Dassault (dit « Choupinou ») flanque des baffes à son « crétin de fils » – à propos, l'engin qui a coulé le yacht était un drone Dassault avec lequel le fiston faisait joujou à bord –, pendant que Bernard Arnault et François Pineau se livrent à un duel par collection défiscalisée d'art interposée, le MEDEF organise la succession de Laurence P. qui ne l'entend pas de l'oreille qui n'est pas collée au Blackberry).
En contrepoint des situations rocambolesques et ridicules (mais pas tant que ça) dans lesquelles Isa se régale à plonger ce patronat, des petites phrases – véridiques – de ces « grands » patrons font froid dans le dos.
Ainsi, Vincent Bolloré déclarant lors d'un CE de Canal + : (…) « la haute direction d'une grande maison mérite un peu de terreur, un peu de crainte » ou Bernard Arnault écrivant en 2000 : « Les entreprises, surtout internationales, ont des moyens de plus en plus vastes et elles ont acquis, en Europe, la capacité de jouer la concurrence entre les États. (…) L'impact réel des hommes politiques sur la vie économique d'un pays est de plus en plus limité. Heureusement. »
En bref, si Terreur sur le CAC40, ne met pas fin au règne du capitalisme financier, la BD nous offre une bonne tranche de rire, mais en toute conscience
Terreur sur le CAC40, Isa.
Fluide Glacial, 56 pages, 12 euros.
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